Avec seulement un single à leur actif, Tiger Force plongent tête la première dans le grand bain fluo et se débattent péniblement sur près d'un quart d'heure pendant que
Klaxons les montrent du doigt, hilares, en poussant des hurlements, et
Help She Can't Swim courent chercher du secours, les mains en porte-voix.
Dans
A Wasp In A Jar, il faut savoir piocher ce qui semble potable parmi toutes les bribes d'idées : le riff appuyé de
Tiger Force Anthem, le refrain perçant de
Super Lo-Fi Stutter Happy Panic Song, les 56 secondes saccadées de
Five Six I Got Sticks. Et, avec un peu de patience, on peut trouver dans l'electro-punk sauvage de
Send In The Evolution quelques moments de conscience. Et, pourquoi pas, parvenir à ne pas rester indifférent face aux hand claps entraînants de
Beat This. Et ? Et après, plus rien. La résignation. L'égarement total. Car quand c'est nous qui devons venir à la musique et non l'inverse, c'est qu'il y a anguille sous roche à défaut de guêpe dans la jarre.
Au final, on retrouve dans ce premier album les deux chansons qui composaient le single et qui, assurément, s'avèrent être les deux seules à retenir
. Le reste n'est qu'un amas de poussière de début de chanson, des moutons qui s'accrochent désespérément à la paroi crasseuse du bassin pour laisser croire à un semblant d'énergie mais qui ne font qu'étouffer l'ensemble. La grotesque ballade pop
Your Music Sucks coule d'ailleurs à pic ces quinze minutes suffocantes tel un coup d'épée dans l'eau, abrégeant les souffrances si généreusement partagées.
On pourra toujours se demander la raison pour laquelle le duo, qui avait su se sauver de la noyade fluo fin 2006, s'est aussitôt mis en danger en sortant ce bien trop court et insuffisant premier album, toujours est-il que le manque de rigueur et de travail se fait ici beaucoup ressentir. Retour à la case départ donc, on doit passer par l'étape obligée des singles comme on boit la tasse avant de savoir nager. On ne pourra pas dire que Help She Can't Swim ne nous avaient pas prévenus.