Shitdisco

Il aura fallu plus de trois années aux écossais de Shitdisco avant de parvenir à publier un premier effort, Kingdom Of Fear, chez Fierce Panda. Trois années à organiser des soirées clandestines, à jouer dans des caves ou des entrepôts désaffectés, mais aussi et surtout à faire évoluer jour après jour leur musique que beaucoup qualifieront simplistement de disco punk à coloration électronique. A première vue, un adversaire tout désigné pour la sensation des derniers mois, Klaxons...

Oubliez pourtant tout ce que la presse anglaise a pu annoncer ces derniers mois. Shitdisco n'ont que faire de la pseudo scène "nu rave" ou des Klaxons, de la mode ou de la jeunesse anglaise. Seul objectif avoué de ces quatre écossais, produire une musique dynamique, punk et dansante, sans compromis ou le moindre calcul. Leur spécialité ? Provoquer des envahissement de scène à la fin de leurs concerts lorsque leur principal tube, Reactor Party, est lâché dans l'arène. Un titre entêtant et simple d'accès comme peuvent l'être les meilleurs singles des Rakes ou des Rapture.

La production de l'album rend enfin justice aux concerts chaotiques et explosifs de Shitdisco. Les excellentes nouvelles versions de I Know Kung Fu et Disco Blood surpassent aisément celles des premiers singles, mais aussi le faible OK paru au début du mois. A quelques exceptions près, le problème majeur du groupe réside ainsi au final dans la qualité de ses compositions parfois décevantes. En dépit de la présence de tous les ingrédients nécessaire à la création d'un excellent disque, le talent d'écriture des écossais est encore trop tendre pour composer un disque digne de ce nom, comme le prouvent le brouillon Love Of Others ou l'insipide Another.

A défaut de produire un grand premier album, Shitdisco reste donc avant tout, et malgré quelques coups d'éclat remarqués sur ce Kingdom Of Fear, un groupe de scène capable d'enflammer son public.