To My Boy

Il n'y a pas si longtemps, la formation rock classique était constituée d'une guitare, d'une basse et d'une batterie : trois membres nécessaires – quatre si le chanteur possède les spasmes incontrôlables de Julien Doré – pour une musique piochant allégrement dans les années 60 et 70.
Aujourd'hui, la formation classique d'un groupe de rock semble être guitare/clavier/et c'est tout. Composé à l'origine de quatre membres, To My Boy s'est vite vu troquer son bassiste et son batteur contre une basse électronique et une boîte à rythme.

Depuis deux ans, le groupe officie donc en duo. Les rescapés Sam White et Jack Snape jouent de l'electro comme s'ils faisaient du rock. Leurs premier singles I Am xRAY/Outerregions et The Grid retranscrivent l'énergie du punk et l'immédiateté de la new wave, le tout servi par un chant mécanique quand il n'est pas hystérique et rappelle Paul Banks pour un tour.
Chacun des Messages dispose de structures sensiblement identiques mais tellement efficaces qu'on leur pardonne cette erreur de jeunesse. Quelques titres, outre les fabuleux singles, sortent tout de même du lot comme le débile et imposant In The Zone, l'hymne house Eureka et l'acide et inquiétant bonus track Game Over.

Retranscrire la naïveté des années 80 sans tomber dans le ridicule n'est pas chose si aisée mais To My Boy, malgré dans l'ensemble quelques répétitions, semblent y parvenir avec beaucoup d'ingéniosité et une maîtrise entière de leur époque, aussi bien concernant les arrangements bigarrés que les textes avisés sur la technologie et les rapports humains.
Messages arrivent donc à bon port et renouvellent encore davantage un rock qui va piano sur des libertés de ton de plus en plus variées et osées !