James Yorkston

Avec une nouvelle compilation aux accents doux-amers, James Yorkston s’inscrit encore une fois dans la lignée des chanteurs de folk écossais. A entendre Roaring The Gospel, on se souvient ainsi de l’album Black Swan de Bert Jansh, artiste dont il a d’ailleurs assuré les premières parties récemment. La même langueur mélancolique, la voix grave oscillant entre douceur et désespoir. Une voix qui suffirait presque, que les instruments accompagnent avec délicatesse, juste pour mieux la glisser à l’oreille de l’auditeur.

Avec sa guitare et son air nonchalant, James Yorkston nous emmène dans des mélodies pensives, des paysages aux allures de western avec un arrière-goût de pub enfumé. James Yorkston écrit beaucoup (quatre albums en 5 ans), mais au fil des albums, le ton ne varie pas vraiment. Trop de répétitions, rien que dans les douze morceaux de cet album, risquent de nous plonger dans l’ennui. On a en effet du mal à différencier les titres les uns des autres, car le rythme et la voix varient peu. Certains titres s’étendent un peu trop, comme The Lang Toun. S’ajoute également une reprise bancale et gémissante du morceau Song To The Siren de Tim Buckley, mais subsistent tout de même quelques vrais moments de plaisir, comme Blue Bleezin’ Blind Drunk, qui nous renvoie aux ballades des Pogues.

Influencé par ses prédécesseurs écossais Dick Gaughan, Nic Jones ou Martin Carthy, James Yorkston entre définitivement au panthéon des « old-fashioned storytellers », même si son talent demeure moins reconnu. Lui et ses musiciens, The Athletes, proposent des morceaux simples, sans prétention. Dans Roaring The Gospel, le coté « roaring » n’est pas flagrant: point d’effusion de guitare sanglante ni de rythme acharné. James Yorkston fait plutôt dans le rock de coin de cheminée, celui qui accompagne vos journées de pluie et vos coups de blues, à l’accordéon.