Euros Childs

Très prolifique depuis l'arrêt mi-2006 de Gorky's Zygotic Mynci, le chanteur Euros Childs a enregistré pas moins de trois albums solo en l'espace d'un an et demi. Le premier, Chops, alors que le groupe n'avait pas encore splitté, est paru en février 2006, mêlant rock et indie folk avec grand talent. Plus tempéré, Bore Da, sorti en mars de cette année, conviait sa musique à une pop plus atmosphérique, reposant en grande partie sur le piano et les choeurs amers.

Toujours chez Wichita, Euros Childs poursuit donc sa quête folk sur ce troisième opus, The Miracle Inn. Le piano et la guitare sèche n'ont jamais été aussi présents, accompagnant les compositions vers des contrées plus pop et emphatiques, à l'image de l'opéra rock de la chanson-titre, seize minutes d'un assortiment acidulé éreintant entre les Scissor Sisters et David Bowie. La voix de Euros Childs se ballade bien plus dans les aigus, comme il a pu le faire à plusieurs reprises au sein de son ancien groupe. Et c'est ce qui manquait essentiellement à ses deux premiers efforts solo pour qu'ils marquent réellement les esprits. Des titres comme Ali Day et Horse Riding, aux arrangements tordus à la Of Montreal, se faufilent parfaitement entre des compositions plus classiques (les miraculeux Outside My Window, Think I'll Run Away et Hard Times Wondering), créant un condensé parfait de l'oeuvre de l'artiste.

Moins homogène que ses prédécesseurs mais terriblement plus excitant, The Miracle Inn renoue avec la folie douce de Gorky's Zygotic Mynci et le songwriting sophistiqué de Euros Childs pour ce qui s'avère être son album le plus abouti – attendons toutefois quelques mois avant d'affirmer ça !