Stephen Fretwell

Le second album de Stephen Fretwell, Man On The Roof, confirme le succès du premier en nous offrant une palette variée de références musicales.

L’histoire est simple, et pourtant pleine de rebondissements, tout comme l’album : Stephen Fretwell débarque à Manchester en 2000 avec trois potes pour tenter sa chance dans l’art. Il s’essaie à la peinture, l’écriture, mais se rend vite compte que ça ne donne rien de concluant. Il accumule les petits boulots, trouve comment gagner de l’argent dans les bars, commence à écrire des chansons, et de fil en aiguille, se retrouve à chanter dans des boutiques à but caritatif, puis à sortir un album, en 2004… Après être partie à la conquête de plusieurs continents, il fait escale aux Etats-Unis, où il décide de s’installer, pour se pencher sur son expérience étourdissante. Et ce retour en arrière se nomme Man on The Roof…
Enregistré à New York, l’album puise dans la diversité et la vitalité de cette ville. Des effluves mélancoliques de She au clownesque chant de foire de Coney en passant par les complaintes de The Scheme: ce second opus protéiforme illustre la créativité du chanteur britannique.
L'influence de Bob Dylan et Nick Drake est décelable dans les accords de guitares, dans la voix douce qui se casse parfois sur une note de piano tendre. Son hésitation entre mélancolie et cynisme, désespoir et dérision, le rapproche également de ses compères mancuniens, comme Badly Drawn Boy.
Si certains titres, comme Funny Hat, avec ses airs de Bruce Springsteen (“ You know you’re not that great when you drink in the afternoon”), nous renvoient des décennies en arrière, d’autres, comme She et Now, plongent dans un univers plus récent, celui de Coldplay et de Damien Rice. Les treize titres de l’album dégagent des ambiances diverses presque palpables, tel que Scar, petit rayon de soleil dans le ciel British.

Avec Man on The Roof, Stephen Fretwell gagne sa place au sommet de la longue liste des songwriters britanniques qui ont encore le vent en poupe.