Kill Casino

Avec uniquement un single en poche, paru il y a six mois, à savoir le brillant Stolen Eyes, à la fois réminiscent du mouvement gothique qui marqua les années quatre-vingts et aux accents résolument modernes, le trio conduit par la charismatique Karen Luan, Kill Casino, prend d’assaut le segment du rock musclé britannique. Proposant un son à la coloration tantôt grunge et rugueuse, tantôt légère et subtile, tantôt intimiste et un soupçon acoustique, tentons de vérifier si la formation a les moyens de ses ambitions.

Passée la brève chanson proposée en introduction, oscillant entre Siouxie And The Banshees et Placebo, on entre dans le vif du sujet avec un lot de brûlots irrésistibles au refrain somptueux, à l’instar de Best Served Cold ou encore Underwater, où on lorque par moments du côté de Garbage, pour la référence moderne et Ghostdance pour la référence culte. Ainsi l’album déroule-t-il ses mélodies très pures et authentiques, à la production sans faille, en faisant la démonstration de la variété du talent du trio.

En effet, un éventail très large nous est offert, depuis les classiques et très structurés, Nights et Some People, pouvant sans peine être affiliés au corporate rock estampillé US, jusqu’aux plus inventifs et débridés, Stolen Eyes et Death Bed. Il en résulte une douzaine de compositions à l’efficacité redoutable, menées tambour battant, même si ça et là, est instillée une dimension progressive par le biais de l’introduction de mouvements plus lents, et clôturées par le plus ludique et expérimental Pirate Waltz.

Quasiment dans la foulée de leur premier single remarqué, voire encensé par la presse spécialisée britannique, Kill Casino nous gratifie d’une premier opus très réussi qui pose les jalons d’un avenir radieux.