The Blackout

Apparu il y a deux ans sur le devant de la scène rock à tendance emocore le plus discrètement du monde, et auteur de deux productions de format court de bonne facture, The Blackout nous offre, quasiment dans l’anonymat, les onze titres de son premier opus, enregistrés à l’ancienne, dans les véritables conditions de la création rock, c’est-à-dire dans l’urgence. Evoluant dans un segment musical plus qu’exploité et désormais éculé, abandonné même par les groupes américains fondateurs du genre, comme The Used et My Chemical Romance.

The Blackout va peut-être nous permettre de confirmer l’exception anglaise, à savoir cette vision de la musique si novatrice et avant-gardiste, se traduisant pat une interprétation toujours originale et personnelle. L’album démarre sur les chapeaux de roues avec le brûlot au refrain hypnotique, Tick Tick BOOM !!, qui annonce tout de suite la couleur à propos des textes des chansons. L’auditeur est prévenu qu’ici, à l’instar des formations qui vivent le rock, comme The Wildhearts, tout message philosophique ou social est absent et le cœur des préoccupations des musiciens se résume au trio classique, sex, drugs and rock’n’roll.

C’est dans cet état d’esprit et cette atmosphère à la fois oppressante, urgente et ludique, que nous plongeons. Et chacune des illustrations musicales, depuis le tonitruant I've Got Better Things To Do Tonight Than Die jusqu’au plus subtil et mélancolique Murder In The Make-Believe Ballroom, apporte son lot d’énergie, de rébellion et d’épicurisme. Vouant un culte sans bornes aux points d’exclamation et autres capitales d’imprimerie dans le titre des chansons, The Blackout affirme haut et fort son identité musicale et cherche, non pas, en faisant preuve d’originalité, à attirer l’attention, voire provoquer ou encore choquer, mais bien à revendiquer une authenticité que l’on peine de plus en plus à trouver dans les formations actuelles.

Ce qui coule dans les veines de The Blackout n’est ni plus ni moins que de l’adrénaline pure et on perçoit très clairement que leur unique objectif est de dynamiter le rock moderne sophistiqué et artificiel afin d’en refonder les bases.