Alors que The Coral se prennent la tête avec leurs arrangements de plus en plus
Beatlesesques, le prix de l'album à la simplicité déconcertante revient au quintet SixNationState et leur jubilatoire premier album.
Composé de cinq chanteurs (dont trois guitaristes), le groupe ne fait pourtant pas le même bruit que Biffy Clyro ou Fugazi. Dérivant sur un gypsy punk déridé, SixNationState utilisent les guitares avec modération, en décalage permanent pour des rythmiques ska à la
Larrikin Love et
The Zutons qui ne s'arrêtent que pour laisser les bouches en choeurs et le chant principal s'emballer. Aussi à l'aise dans le cafard (
Don't Need You Anymore,
Caught In The Sun,
We Could Be Happy) que le capharnaüm (
Blow Your Mind,
So Long,
Keep Dancing), Gerry use de sa voix avec une aisance effarante sur chaque composition de cet album.
Taking Me Over possède cette scansion imparable dont on ne peut se défaire facilement, à la manière du débilisant
Now You're A Man de
DVDA. Entre
I Hate The Summer et
Everybody Wants To Be My Friend, les mélodies orgue-asmiques sont reines. Alexei bat la mesure sur le
Clashien
Can't Let Go et les trompettes s'invitent avec merveille sur
Up & Down. Même la bonus track est impeccable, fusionnant le chant de Gerry à un superbe rythme reggae pour un titre proche de l'éponyme des
Dead 60s.
Sur les treize titres de
SixNationState, treize sortent du lot, rappelant le tout aussi parfait premier album de
The Coral, probablement le groupe qui aura le plus influencé SixNationState. Ils n'auraient pas pu mieux choisir.