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Robots In Disguise

We're In The Music Biz

Robots In Disguise - We're In The Music Biz
Chronique Album
Date de sortie : 04.02.2008
Label : Recall
2
Rédigé par Kris, le 29 février 2008
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Les Robots In Disguise essuient toujours leur réputation de groupe sympathique, plaisant, mais à ne pas prendre au sérieux, car sinon, elles perdraient de leur charme. En terme strictement musical, ce genre de réputation vaudra toujours mieux que celle d’un groupe à éviter sous peines des pires sévices auditifs à l’écoute d’un de leurs albums. Toutefois, en terme artistique, il est difficile pour des musiciens d’être considérés sympathiques mais dispensables.

Ainsi, on sent avec ce troisième album des anglaises Dee Plume et Sue Denim et de leur producteur Chris Corner (I Am X), une légère déviance dans le sillon tracé par les deux premiers albums. En effet, les Robots In Disguise semblent avoir ainsi déporté plus d’attention aux thèmes, qui auparavant étaient plus d’ordre triviaux. Il suffit d’un coup d’œil rapide à la tracklist pour se rendre compte de la thématique générale : We’re In The Music Biz, Can’t Stop Getting Wasted, I Live In Berlin, Don’t Copy Me etc. On devine alors que les anglaises ont décidé de probablement narrer les tribulations de leur propre expérience au sein du « music biz ».

Et cette expérience ne semble pas resplendir par sa facilité et ne se révèle que peu enviable. Elles l’annoncent d’ailleurs très clairement dès le titre d’ouverture, l’éponyme We’re In The Music Biz, en citant une review qui les décrivait comme « […] Britain’s worst band / Absolutely no talent, the most unsuccessful duo the UK has never known ». A priori à grande part autobiographique donc, la plume des anglaises s’est désormais ancrée dans le réalisme, modifiant ainsi conséquemment leur patte musicale.

Bien que le son foutraque électro-rock soit toujours de rigueur, notamment en début d’album avec l’impeccable The Sex Has Made Me Stupid, ce son caractéristique des Robots In Disguise semble avoir pris du lest. Un poids apporté par le situationnisme abordé tout le long de l’album. A tendance plus rock et penchant parfois vers des instrumentations plus froides et plus posées, la tendance est flagrante sur les titres aux propos plus personnels comme les évocateurs Tears ou I Don’t Have A God qui, au creux de l’album, résonnent new-wave.

On passe alors des contemporaines de Chicks On Speed ou de Le Tigre à des affinités avec le son des Chameleons. Néanmoins, la sauce ne prend pas. La raison principale part du postulat de départ. Si on ne demandait rien et n’attendait rien de spécifique à l’écoute d’un album de Robots In Disguise, lorsque celles-ci tentent d’apporter une couche supplémentaire, autant valoir que celle-ci tienne le coup et ne retombe pas comme un soufflé. Egalement, si l’on n’avait pas d’attentes particulières, désormais avec de telles promesses contextuelles, l’auditeur demande des garanties. La musique des Robots In Diguise n’est pas moins bonne qu’avant ; simplement, le vœu de profondeur insinue une qualité musicale à laquelle l’auditeur fera plus attention. Qualité présente certes, mais toujours aussi inégale ; défaut désormais non sciemment ignorée.
tracklisting
    01. We're In The Music Biz
  • 02. Can't Stop Getting Wasted
  • 03. The Sex Has Made Me Stupid
  • 04. Animals
  • 05. Tears
  • 06. I Don't Have A God
  • 07. I Live In Berlin
  • 08. I'm Hit
  • 09. Everybody's Going Crazy
  • 10. Don't Copy Me
titres conseillés
    The Sex Has Made Me Stupid, We're In The Music Biz
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