Blood Red Shoes

Quand l'un des groupes les plus prometteurs d'Outre-Manche sort son premier album, les espoirs généralement s'envolent. Ce n'est ici heureusement pas le cas tant les deux complices de Blood Red Shoes parviennent à réaliser avec Box of Secrets un effort uniforme tout en conservant un esprit constant de fraîcheur et renouvellement.


Tout commence par le puissant Doesn't Matter Much où le batteur prend les devants. Un chant percutant, des choeurs primitifs, une guitare abrasive, des martèlements bestiaux. Le duo n'a pas inventé l'eau chaude mais ne la laisse pas refroidir pour autant. La formule est basique certes, et pourtant Blood Red Shoes parviennent à retranscrire sur album une énergie ininterrompue que peu de groupes peuvent se vanter de posséder ne serait-ce que sur scène.

Le single You Bring Me Down dévoile une autre facette du groupe avec cette fois la guitariste au chant. Plus pop, le morceau affirme une maîtrise des instruments avant que n'explose à mi-chemin le refrain dont on ne croyait plus. Pas aussi percutant que celui de A.D.H.D. ou It's Getting Boring By The Sea, il reste néanmoins entraînant et détruit joyeusement la pop en moins de quatre minutes.

Try Harder. Quasiment une fois sur deux, Steven Ansell s'empare du micro et c'est souvent à ce moment que l'album gagne en intensité. Laura-Mary Carter accompagne toujours sur le refrain, aménageant des Try Harder et Take The Weight en morceaux plus élaborés, sans pour autant omettre l'immédiateté des compositions. Malgré la formation guitare/batterie, on pense rarement aux Black Keys, encore moins aux White Stripes, et souvent on se surprend à penser que le duo réussit à créer à partir de deux simples instruments des mélodies complexes et variées n'ayant rien à envier aux deux groupes cités ci-dessus.

L'alternance du chant y est pour beaucoup, les deux voix élargissant les possibilités du groupe. Alors que les singles faisaient la part belle à Laura-Mary (dont le chant se dédouble même sur le prochain This Is Not For You), l'album finalement laisse davantage de place au merveilleux grain de Steven Ansell pour un album tout en nuances et contrastes, que la pépite pop de fin Hope You Are Holding Up ne démentira pas.