Drive By Argument

Après deux bonnes années d’atermoiements et autres rééditions l’année dernière du tout premier single Sexlines Are Expensive Comedy, paru au mois de novembre 2005, l’une des valeurs montantes de l’électro-rock débridé d’outre-Manche nous offre enfin les dix compositions de son premier opus éponyme. Et avant même d’entrer dans le vif du sujet et prêter une oreille attentive au contenu de l’album, un détail non dénué d’importance attire notre attention, à savoir le fait que seuls sept des dix titres proposés sont inédits, ce qui nous fait redouter la présence du syndrome du manque d’inspiration et de créativité, autrement connu sous le nom de syndrome Kubichek.

The Sega Method, morceau phare du second deux-titres de la formation, sorti il y a une bonne année, introduit de la plus belle des manières la galette sur un rythme endiablé, assez proche de par sa simplicité et son efficacité des mélodies des The Pigeon Detectives et grâce à un chant juste et énergique lorgnant du côté des Cure. Las, c’est dès la seconde chanson que les choses se dégradent et se gâtent sensiblement. En effet, depuis Dance Like No One’s Watching, nappé de synthés rétro et, cette fois-ci, conduit par une voix plus hésitante et quasiment nasillarde, jusqu’à l’ennuyeux et sirupeux Eye Fish Star Fish Eye, qui ne décolle jamais et s’empêtre dans une mélodie prévisible et convenue, sans omettre les bluettes mollassonnes convenant peu au style musical de la formation, à savoir There’s Nothing As Epic As Golden Axe ou encore How The Trees Sleep, les titres à la limite de l’insipidité se succèdent.

Face au manque d’originalité et de percussion de certaines nouvelles compositions, on se prend à se réjouir de la présence de la face B du single The Sega Method, le frais et léger Lower Your Pieces, s’inscrivant dans l’esprit des The Alps. Il en résulte plus qu’une impression mitigée, une véritable déception, dans la mesure où seules les compositions déjà connues surnagent du désastre, lesquelles brillantes ce qui accentue encore le contraste avec les réalisations plus récentes, à l’image de Disco Storm qui sonne presque faux, manquant cruellement de pétillement et d’éclat.