The Futureheads

Quelques semaines après l'éblouissement du lumineux single The Beginning Of The Twist, l'heure de vérité sonne enfin pour The Futureheads avec la parution de leur très attendu troisième opus, This Is Not The World. En effet, affichant une régularité sans faille depuis ses débuts, ponctuant sa carrière discographique au rythme d'un album tous les deux ans, le talentueux quatuor prend désormais son destin en main et se lance dans l'auto-production sacrifiant à la mode en créant son propre label.

Si, dès les premières compositions, à l'image de Walking Backwards, on retrouve la fantaisie expérimentale ainsi que l'énergie canalisée et structurée, qui sont la marque de fabrique et définissent le son de The Futureheads, on note cependant une affirmation des mélodies obsessionnelles, menées à la baguette par une rythmique de cour martiale, comme dans l'implacable et imparable Radio heart, où l'épure et la percussion sont dévastatrices.

En outre, au fur et à mesure que l'on progresse dans l'écoute de l'album, les mélodies, servies par une production au cordeau qui tire le meilleur parti des qualités techniques et du talent de composition, se font de plus en plus limpides et jubilatoires, jusqu'à l'apothéose que constitue Everything's Changing Today qui atteint sans conteste les sommets de The Beginning Of The Twist.

Si l'on excepte un ou deux morceaux relativement moyens en regard du reste, comme par exemple le convenu et prévisible Broke Up The Time ou encore le poussif et presque ennuyeux Work Is Never Done, dont on attend vainement le décollage, This Is Not The World réunit tous les ingrédients de l'album de la maturité, celui où tout est conjugué, c'est-à-dire où l'interprétation et l'exécution des mélodies atteignent une extrême justesse et où l'âme du groupe, autrement dit ce qui en fait la personnalité et l'originalité, émerge enfin pour nous faire plonger dans un tourbillon d'inventivité, d'éclat et d'efficacité.