The Subways

C’est l’heure de la confirmation et du grand décollage ou bien du ratage total et de la plongée dans l’oubli pour The Subways qui nous reviennent, trois ans après un premier album mi-figue mi-raisin, avec All Or Nothing, un deuxième opus survitanminé et très attendu.

Et pour fêter dignement leur retour, rien de tel que démarrer un album sur une chanson aussi puissante que Girls & Boys ! Introduction très mélodique, décharge d’adrénaline à la Biffy Clyro puis pont qu’on dirait piqué à Muse, avant même que Billy et Charlotte ne commencent à chanter, le ton est d’ores et déjà posé : le repos forcé de The Subways (du entre autres aux différents problèmes de voix de Billy) n’aura fait que décupler leur envie. Ce morceau très réussi s’impose d’entrée de jeu comme un titre majeur et a été fort logiquement choisi comme premier single.
La suite ne décevra pas non plus: toujours dans un style beaucoup plus brut de décoffrage que leur premier album, des morceaux comme l’excellente Kalifornia, Shake ! Shake ! et sa ligne de basse imparable, I Won't Let You Down au refrain monstrueusement tubesque ou encore le riff si simple mais implacable d’Always Tomorrow font très forte impression et confirment réellement les prédispositions entrevues dans le premier album un peu brouillon des Subways.
Il faut dire qu’en allant chercher Butch Vig à la production, le trio anglais a une eu une excellente idée car leurs influences américaines conviennent parfaitement avec le son monstrueusement "catchy" concocté par le batteur de Garbage : pour le coup, même des chansons au format beaucoup plus pop comme le deuxième single à venir Alright ou encore l’impeccable Strawberry Blonde tirent superbement leur épingle du jeu et annoncent un avenir radieux aux Subways.
Puisqu’on n’ira absolument pas les attaquer sur l’efficacité, le seul petit bémol qu’on peut toujours reprocher aux Subways c’est encore un léger manque de personnalité et d'une patte personnelle plus prononcée qui leur permettrait de se débarrasser une bonne fois pour toutes des comparaisons hasardeuses. Mais ce trio est encore très jeune et il y a de grandes chances que les quelques morceaux "bateaux" et déjà entendus égarés dans ce disque (All Or Nothing, Lost Boy ou Obsession) ne soient plus que de mauvais souvenirs à l’heure des prochains efforts studio.

C’est donc à croire que les différents problèmes que The Subways ont pu rencontrer ces derniers mois ont eu un effet grandement bénéfique sur le trio anglais qui a su se ressourcer "à l’américaine" et canaliser l’énergie brouillonne de leurs débuts dans un format à la fois plus heavy dans les compositions et plus pop dans l’approche sonore pour aboutir à ce très bon All Or Nothing. Espérons pour eux qu’avec le petit coup de pouce Butch Vig, le monde entier s’ouvrira à eux dans les prochaines semaines...