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Alamos

Captain Indifferent Says Whatever

Alamos - Captain Indifferent Says Whatever
Chronique Album
Date de sortie : 26.05.2008
Label : Non signé
45
Rédigé par Jimprofit, le 31 mai 2008
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Deux ans après le premier coup de pied dans la fourmilière du rock britannique conventionnel et consensuel, par l’intermédiaire de leur premier album éponyme, Alamos nous dévoile enfin son successeur et les dix nouvelles compositions enregistrées en analogique sous la houlette du légendaire producteur indépendant et inventif Steve Albini, tout juste en l’espace d’une petite semaine l’année dernière. Créateurs d’un son unique aux confins du rock très musclé de la fin des années quatre-vingt-dix, à la manière d’un Joyrider trop tôt disparu, et du métal clinique à la sauce Therapy ?, Alamos avait fait montre, à la fois, d’une grande maîtrise technique, ainsi que d’un sens inné de la mélodie primitive, concise et sans concessions.

Le single intermédiaire, paru il y a un an et que l’on retrouve dans une version plus artisanale sur Captain Indifferent Says, « Whatever », avait marqué un virage notable ou une transition très opportune dans le style du trio, de même que dans son approche musicale, dorénavant bien plus personnelle et moins artificielle. Désormais, la priorité était donnée aux atmosphères torturées, distordues et très expérimentales, un tantinet lo-fi à la Sonic Youth et un soupçon rock indépendant made in USA à la manière d’un Shellac ou d’un Fugazi. Gageons que l’album, au titre aussi biscornu et foisonnant que l’univers des pointures susnommées, poursuivra dans cette voie ouverte par Silly Icarus But You Can’t Blame Him For Trying.

En effet, toutes les compositions de l’opus sans exception oscillent brillamment entre rock progressif, multipliant les breaks et autres changements de rythme, et mélodies intimistes et percutantes, noyées de riffs plus meurtriers les uns que les autres. Depuis le fantastique Number Cruncher et sa fausse fin à mi-parcours, avant qu’un second souffle dévastateur ne nous prenne aux tripes jusqu’à l’envolée et l’apothéose finales, jusqu’au plus minimaliste et planant Attenuate, Alamos, probablement pour le plus grand bonheur d’un producteur enfin comblé, rafraîchit le genre, voire le sublime, en frisant la perfection, comme s’il avait toujours manqué aux variations mélodiques des références américaines plus larmoyantes, noisy et poussives, cette touche de subtilité et de dynamisme toute britannique, promue par des guitares d’une rare incisivité.

D’un bout à l’autre de sa seconde galette très jubilatoire, Alamos nous ravit un peu plus à chaque écoute avec ses compositions authentiques, originales et inspirées. Ainsi, nous est proposé un album d’une rare homogénéité, urgent, dense et exempt de tout fléchissement musical, dont la dimension conceptuelle ajoute à l’intérêt qu’il peut susciter. Plus que réussi et sans conteste l’un des albums de l’année, Captain Indifferent Says, « Whatever » doit impérativement figurer dans la collection de tout amateur de rock indépendant digne de ce nom.
tracklisting
    01. Number Cruncher
  • 02. Zvezda Is Russian For Star
  • 03. Captain Indifferent Says, "Whatever"
  • 04. Batrachomyomachia
  • 05. Attenuate
  • 06. Aww Man You Gotta Come See My New Yacht
  • 07. That's the Way She Goes
  • 08. Silly Icarus But You Can't Really Blame Him For Trying
  • 09. Flight Article Five
  • 10. You've Come So Far
titres conseillés
    Number Cruncher - Silly Icarus But You Can't Really Blame Him For Trying
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