Infadels

Après avoir asséné un grand coup sur le microcosme relativement frileux du rock indépendant britannique, il y a un an et demi, avec la sortie de leur frais et inventif premier opus We’re Not The Infadels, les Infidèles reviennent à la charge pour enfoncer le clou par le biais de dix nouveaux titres, introduits par le brillant single dont la parution remonte à la fin du mois d’avril. Le temps est donc venu et l’occasion nous est donnée de vérifier s’ils ont su peaufiner et affiner leur identité musicale si palpitante et proposer une musique plus aboutie et rigoureuse que par le passé.

A peine s’est-on immergé dans les mélodies à la fois raffinées et structurées de Play Blind dont l’intro subtile s’inspire de celle du titre Love Like Blood des légendaires Killing Joke, ainsi que de Free Things For Poor People où le chant toujours aussi inspiré et aux inflexions très variées, presque aussi traînant et nasillard que celui d’un Oasis, colle à la perfection, voire adhère, à une rythmique résolument groove. Bref, les harmonies et les instruments sonnent tellement juste, à l’image de A Million Pieces et de Chemical Girlfriend, dont la nature enlevée n’est pas sans rappeler Infrasound, une touche orchestrale et grandiloquente en plus, que l’on n’est pas loin de l’accord parfait.

A l’exception de quelques bluettes un peu ramollo comme Don’t Look Behind You qui vire rapidement à l’invitation à l’assoupissement, Infadels nous offre, avec Universe In Reverse, un album entraînant et percutant où jamais les mélodies ne s’emberlificotent dans des circonvolutions harmoniques poussives ni ennuyeuses. Il résulte du fait d’avoir remporté haut la main le pari périlleux du second opus une confirmation indiscutable de leur talent et de leur capacité à révolutionner le genre en le rafraîchissant sensiblement.