Circuits

Moins d’un an après avoir déboulé avec leur rafraîchissant second single aux confins de la pop enlevée et subtile et du rock énergique teinté d’électricité, Young Enough To Care, où transparaissait déjà une pléthore de qualités comme la maturité, la créativité, la subtilité ainsi que la nervosité, et après un avant-goût de très bon augure au seuil de la nouvelle année, City Of Lights, le jeune combo nous gratifie, dans l’atmosphère parfois lourde et irrespirable de la poprock britannique, d’une bouffée d’oxygène avec leur premier album que l’on espère « aussi lumineux que minuit ». A l’instar des trois deux-titres qui en ont précédé la sortie, l’opus présente une extrême hétérogénéité du point de vue des univers musicaux proposés.

En effet, depuis le très connoté sans toutefois basculer dans le cliché City Of Lights à la croisée de Police, Supergrass et The Clash, jusqu’au plus classique et conformiste No Return aux accents Ashiens beaucoup moins originaux et jubilatoires, sans oublier le progressif et entraînant Before It’s Over, exécuté de main de maître depuis une introduction presque reggae, et où s'exprime la section rythmique sans faille à l’efficacité redoutable, Circuits nous bluffe par la richesse des ambiances de ses compositions, lesquelles balaient avec un certain brio l’intégralité du spectre des influences et références musicales des années quatre-vingts.

En outre, et c’est chose relativement rare chez les groupes contemporains aux préoccupations plus futiles, il est à noter la pertinence des textes, lesquels témoignent d’une certaine profondeur en abordant des thèmes existentiels ou philosophiques, comme le mal de vivre. Groupe décidément très complet, non content de nous proposer une véritable identité musicale, empreinte de subtilité et de justesse, Circuits a aussi, à l’évidence, des choses à dire et tient à nous délivrer un message.