Matt Elliott

Entamée avec Drinking Songs puis poursuivie avec Failing Songs, la trilogie introspective de Matt Elliott se termine cette année avec Howling Songs. Après avoir bu et raté, Matt Elliott à présent est furieux.


Toute la frustration contenue dans les deux précédents volets ressort ici, plus violemment encore du fait qu’il soit le seul à avoir été enregistré et mixé dans un studio. « Le son y est plus dynamique et direct dans la manière de jouer les chansons, nous apprend-il en interview. C’est celui du triptyque que je préfère. »

L’expérience ici est complète : du chant sobre et solennel aux tornades instrumentales qui entraînent tout sur leur passage, ce dernier volet nous fait monter le niveau sonore pour ressentir davantage les vibrements de la voix, les frissons qui probablement parcourent l’échine de Matt Elliott, quand plus loin les explosions de violons et d’accordéon nous le font baisser pour ne pas réveiller l’inconnu.

Subsistent toujours ces succintes étreintes dépouillées qui, sur les précédents albums, ont fait le malheur des plus sensibles d’entre nous. Les splendides accalmies que sont How Much In Blood ? et Song For A Failed Relationship ne déméritent pas entre les plus audacieuses et effrontées Something About Ghosts et The Howling Song.

« Les chansons existent d’abord comme une entité à part entière mais constituent aussi un "tout". Elles permettent de raconter une histoire et d’expliquer ce que traverse une personne. (…) Howling Songs est sans doute le disque je considère comme le plus fidèle à ma personne car c’est le plus récent… » Pendant que lui, susurre à la mort, la guitare elle, hurle sa joie de vivre. Une dissemblance plus que jamais fascinante le long d’un crescendo poignant durant les onze minutes The Kübler-Ross Model. Voilà un garçon qui doit bien dormir …

Plus diversifiées que les Drinking et Failing, ces Howling Songs sont des montagnes russes majestueuses, comme un Space Mountain mais dans le noir le plus complet. Et en parlant d’obscurité, Matt Elliott sera sur scène au Point Ephémère le 11 décembre et dans quelques autres villes françaises ensuite, pour un Noël sombre – mais magnifique.