King Creosote

Son nom ne vous dit peut être rien mais derrière King Creosote se cache un musicien à part, Kenny Anderson. D'abord membre du groupe Fence Collective, il s'est ensuite exercé sur des singles des Earlies. Mais c'est au sein du projet King Creosote que son songwritting prend réellement sa dimension. Sa musique est une sorte d'ovni sonore, jamais assez barrée pour paraître élitiste ni trop pop et immédiate pour plaire sans doute à toute une communauté de mélomanes.

Sur son album Flick The Vs, King Creosote nous révèle tout le talent qu'il possède à élever ses chansons très haut. Son truc ? Bouleverser un temps soi peu les styles et autres codes musicaux pour se complaire dans des exercices de transitions plutôt saugrenus (écoutez la structure alambiquée de Rims). Sorcier des ambiances, il fournit une grosse poignée de pop-songs épiques (No Way She Exists) pour mieux contraster certains titres électroniques et synthétiques, bourrés d'allégresse : les chœurs délicieusement naïfs de Coast on By en fournissent la preuve.
Tel un orfèvre musical incapable de contenir son inspiration, King Creosote nuance joliment son album avec d'autres compositions caressées dans le sens du poil comme des chansons folk pastorales (Nothing Rings True, Curtain Craft), ou mystifiées par une électronica cérébrale (Fell An Ox). Pour couronner le tout, le musicien dépose quelques très bonnes mélodies (No One Had It Better, Two Frocks At A Wedding, Camels Swapped For Wiwes) tout en témoignant d'arrangements lumineux. A la fin de album, la boucle est alors bouclée : King Creosote évoque la surprise de bout en bout. Dans sa musique libre et décomplexée, l'on contemple un espace-temps sans limite ni barrière où l'atmosphère se délie et s'apprivoise au fur et à mesure des morceaux.

Au final, on trouve chez ce bonhomme une sorte de force tranquille et un univers d'insouciance dans lequel on pourrait rester un bon petit moment tranquille à écouter sa luxuriante voix de King (Creosote).