The Wave Pictures

Dès les premières mesures, on est en terrain connu. Ligne de basse sûre d’elle, trompettes communicatives, puis la voix. David Tattersall. Des cordes vocales placées sur un violon en velours, un organe qui déraille parfaitement, ni immense ni magnifique, simplement pénétrant et personnel, le mariage impeccable entre personne et personne. If You Leave It Alone.

Outre cette particularité qui fait de The Wave Pictures, à l’image de groupes aussi singuliers que The Twilight Sad et The Heavy, une des formations britanniques les plus excitantes de ces trois dernières années, leurs trois albums possèdent en prime des arrangements à tomber, bouche bée, un souffle au cœur – quand ce n’est pas une flèche.

Belles à en mourir, les compositions de If You Leave It Alone ainsi déchirent, lacèrent, mettent en pièces quiconque s’en approche de trop près. Parfois plus léger, à l’instar de Bumble Bee et Bye Bye Bumble Belly, l’album peut s’agrémenter de country comme de handclaps et de choeurs sans toutefois fléchir ni perdre de sa superbe ou son désenchantement, ces deux chansons se trouvant quoi qu'il en soit entre les crève-cœur que sont Tiny Craters In The Sand et Softly You, Softly Me.

The Wave Pictures, sur ce troisième opus, se renouvellent sans qu’ils en aient l’air mais avec les mélodies qu'il faut, optant cette fois pour une voie moins sombre et dramatique, une voix plus aérée et contrastée. Conciliant blanc et noir, le groupe dévoile donc avec If You Leave It Alone une musique moins oppressante afin de plaire même aux plus optimistes ou insensibles d'entre nous.