22-20s

Heart On A String propulse l’auditeur dans le nouvel album des 22-20s comme les passagers d’un grand huit de foire chahutés juste après l’embarquement par une grande descente et un ensemble de virage qui font tourner la tête. Bien que ballotté dans tous les sens, on garde ses repères et ce morceau est fidèle au groupe que nous avions connu, avec des guitares cradingues s'empressant sur quelques accords de raconter des histoires de cœur et d'amitiés pas simples.

Le Bitter pills qui suit permet à l’auditeur de reprendre son souffle et au groupe de réaffirmer son héritage bluesy. Un héritage qui les fait moins bien vivre que s’il collait à la scène indé plus strictement classique.
Ces deux titres d’ouverture font office de manifeste pour ces jeunes musiciens qui avaient splitté en pleine écriture de ce second album il y a quatre ans. De leur propre aveu, ils n’avaient pas été capable alors de trouver leur direction musicale pour ce qui devait être leur premier disque écrit de bout en bout.
De l’eau à coulé sous les ponts et le feu commun a manifestement bien repris. Pour un groupe mort, les compositions sentent ici une scène bien vivante. Surtout, les anglais parviennent enfin à conjuguer rock indie et blues et à affirmer leur style, intemporel, qui puise sa source aussi bien dans les années 60s que 90s. A force d'écoutes, on pourrait même rapprocher aujourd’hui leurs guitares électriques et mélodiques de celles de Kasabian, Oasis ou Primal Scream.

Le reproche que l’on pourrait faire à cet album est son manque de tubes, mais certainement pas de bonnes chansons. « Play loud » comme était écrit à une autre époque sur certains vinyles enregistrés en stéréo !