Anna Calvi

Pour ceux qui n'en peuvent plus d'attendre la sortie du nouvel album de PJ Harvey, celui d'Anna Calvi fera plus que l'affaire. Coproduit par Rob Ellis, producteur et ami de longue date de son illustre prédécesseur, le premier album d'Anna Calvi prend le meilleur de sa compatriote et parvient à le faire sien.

C’est en proposant une musique particulièrement ciblée sur sa voix et son jeu de guitare qu’Anna Calvi réussit à charger ses chansons d'une émotion touchante. Dès le premier titre instrumental, Rider To The Sea, la londonienne démontre qu’elle n’est pas juste une voix ; elle sait aussi jouer de la guitare et construire des arpèges. Sur les dix titres qui forment cet album, elle passe du folk à la pop en passant par le rock en étant à l’aise dans tous ces registres musicaux.

Dès le second titre, c’est son chant qui fascine le plus. A la fois grave et sensuelle, la voix d’Anne Calvi donne force à ses textes plutôt dépouillés, des histoires qui font broyer du noir. Sur I’ll Be Your Man, elle se fait tour à tour mendiante et menaçante tout en donnant un coté très pop à sa composition grâce aux arrangements de percussions. C’est d’ailleurs sur les titres les plus rythmés (Desire, Suzanne And I, Blackout) qu’elle se rend plus accessible, moins conteuse que chanteuse. C’est cette dichotomie entre la compositrice qui rêve grand et l’artiste inhibée qui rend ce premier album si attachant, même s’il reste parfois difficile de passer outre ses influences.

Faisant partie de la promotion Sound Of 2011 de la BBC, l'avenir musical d'Anna Calvi est d'ores et déjà assuré. Reste à espérer que, comme PJ Harvey et tant d'autres avant elle, elle saura évoluer et tracer sa propre voie musicale pour qu'un jour, qui sait, quelqu'un produise un disque influencé par son talent.