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Lanterns On The Lake

Gracious Tide, Take Me Home

Lanterns On The Lake - Gracious Tide, Take Me Home
Chronique Album
Date de sortie : 19.09.2011
Label : Bella Union/Cooperative Music
45
Rédigé par François Freundlich, le 3 septembre 2011
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Nouvelle signature du label Bella Union, le sextet de Newcastle Lanterns On The Lake dévoile en cette rentrée son premier album sous forme de plongée entre rêveries atmosphériques et douceur folk.

Gracious Tide, Take Me Home est avant tout un album qui transporte l’auditeur vers ses rêves d’évasion et sa propre mélancolie. L’insérer dans sa platine n’est pas sans dommages, le risque de partir flotter hors du temps sans possibilité de retour en se laissant bercer par ces lentes constructions faites du plus fin alliage musical est réel. L’essence du groupe prend son souffle dans la légère voix de Hazel Wilde. Dés les premiers mots, on ne peut rapidement plus se passer de ces murmures détachés de la mélodie, se perdant avec elle dans des méandres profonds.
Au-delà de ce charme vocal, on ressent une cohésion amenée par chaque membre du groupe dans des passages multi-instrumentaux sublimant chaque composition. Une limpidité délicate ressort d’arrangements soignés, soutenus par des entremêlements de violons et de pianos, de mandoline ou de glockenspiel. Les chansons se structurent autour d’un instrument insufflant une mélodie persistante et enivrante tandis que les autres l’enrobent sous forme d’une vague à couche multiple admirablement pensée. Le piano reprend alors le dessus sur une douce fin terminant l’écume de cette vague s’échouant définitivement. Le thème de la mer est d’ailleurs plusieurs fois repris dans des textes touchants, souvent relevés par des plages de violons recréant l’effet d’une plongée vers des abysses les plus accueillants.

Le titre d’introduction, Lungs Quicken, aérien et relaxant, voit divaguer sous forme de parfaite ouverture un léger xylophone vers un final tourbillonnant. Une signature finale répétée sur chaque morceau de Gracious Tide, Take Me Home. Une basse et une batterie prennent parfois le dessus, abordant l’aspect slowcore du groupe. La rythmique de l’album est alors marquée par des bases laptop le plus souvent masquées mais très efficaces pour surligner une résonance grave répondant à la fragilité aiguë de la voix. La guitare folk prend le dessus sur If I’ve Been Unkind, la voix masculine d'Adam Sykes tranchant radicalement et surprenant dés les premières notes. Elle est subitement relevée par la voix féminine pour un duo tout en finesse.
Sur Keep On Trying, la voix est masquée par un piano et quelques touches de glockenspiel raisonnantes. Les arrangements sont rythmés, outre une légère batterie, par des bruits mécaniques lointains sans quoi le mélange entrerait vraiment en lévitation. Sur cette chanson d’une rare beauté, les « Save Your Soul » de Hazel sont submergés par des mélodies de violons exquis. On réalise alors la variété dans les différentes compositions du groupe, partant de courtes ballades folk comme Ships In The Rain et ses chœurs lointains comme perdus dans une mer nocturne, à des phases plus pop comme sur A Kingdom. Un rythme plus soutenu surprend subitement, emmenant une guitare électrique calmée vers des éclatements de violons. On retourne alors vers un développement plus atmosphérique avec The Places We Call Home. Quelques notes glaciales surplombent une rythmique électronique et des nappes de synthé réchauffées par des cordes leurs montrant la voie. Le piano a toujours une place de choix à l’image des précieuses notes de la très belle You’re Almost There. Il rappelle les meilleurs moments de Sigur Rós même si les inspirations vont également du minimalisme de Low aux arrangements soignés d’Arcade Fire. La voix de Hazel reste unique et prend toute sa substance dans le piano/voix I Love You Sleepyhead, déclaration d’amour irrésistible d’une intensité à en sentir sa gorge se rétracter.

Lanterns On The Lake signent un premier album majestueux, parvenant à forger un style entre minimalisme slowcore, superpositions organiques de cordes et pianos sensuels et divagations électroniques. On en ressort conquis, l’addiction arrive très vite, prenez garde !
tracklisting
    1. Lungs Quicken
  • 2. If I've Been Unkind
  • 3. Keep On Trying
  • 4. Ships In The Rain
  • 5. A Kingdom
  • 6. The Places We Call Home
  • 7. Blankets Of Leaves
  • 8. Tricks
  • 9. You're Almost There
  • 10. I Love You, Sleepyhead
  • 11. Not Going Back To The Harbour
titres conseillés
    Lungs Quicken, Keep On Trying, The Places We Call Home
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