Veronica Falls

En février 2010, Veronica Falls, jeune formation installée à Londres et issue des cendres des groupes écossais The Royal We et Sexy Kids, nous surprenait avec une poignée de singles (Found Love In The Graveyard puis Beachy Head) percutants. Une pop légère, des paroles qui le sont beaucoup moins, mais surtout, une maîtrise du standard pop au refrain accrocheur.
Dotés d'un sens inné de la mélodie, ils avaient attiré notre attention en proposant un shoegaze digne de The Pains Of Being Pure At Heart avec ce je-ne-sais-quoi venant tout de même nous rappeler que leurs racines étaient bien d'Albion et non de chez l'Oncle Sam. C'est donc avec beaucoup d'impatience que nous attendions leur premier album, qui viendrait ou non confirmer le talent dont ils avaient fait preuve jusqu'alors.

C'est donc avec une douzaine de titres (dont les versions retravaillées et réarrangées des singles déjà sortis) que ce Veronica Falls tente de nous séduire. Dans la composition des morceaux, pas de surprise notable : le quatuor semble avoir trouvé la recette magique et compte bien s'y tenir. Leurs ingrédients ? Un jeu de guitare rapide et acéré, une batterie soutenue et surtout, ces chœurs masculins venant répondre et reprendre les fins de phrase de la jolie Roxanne Clifford pour finalement se mêler dans des harmonies vocales envoûtantes.
Comme ils nous l'avaient déjà proposé, ils nous assomment à coups de petits tubes en puissance, valsant entre la pop 60's guillerette et la noirceur des 80's. Il émane à la fois de ces compositions une fraîcheur qui fait sourire et danser et un pessimisme latent qui laisse songeur, comme cette fausse naïveté qui vous mettrait presque mal à l'aise mais que vous prenez un malin plaisir à réécouter.

Si cet album est consistant et ne tombe jamais dans les longueurs (les titres sont toujours intelligemment calibrés autour des trois minutes, ce qui paraît être le format idéal pour ce style), il comporte malgré tout quelques temps forts qui se détachent admirablement : The Fountain ou Bad Feeling ont tout pour charmer les plus réticents.
Veronica Falls ont finalement choisi la simplicité : des paroles légères, des rimes basiques, des « oh oh oh » et des « ah ah ah » mais la combinaison est parfaite. Chacune des perles de cet album devient un atout et, surtout, une propension à vous rester en tête indéfiniment. La voix féminine spectrale et la guitare nous font parfois penser à Electrelane tandis que le côté sombre nous fait plus chavirer vers The Jesus and Mary Chain.

Jamais les jeunes Anglais ne singent leurs aînés mais ils s'en imprègnent et nous livrent aujourd'hui un premier album les propulsant sur le devant de la scène.