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Wallis Bird

Wallis Bird

Wallis Bird - Wallis Bird
Chronique Album
Date de sortie : 26.03.2012
Label : Kaiserlich Koeniglich/Bird Records/Differ-ant
35
Rédigé par Mélissa Blanche, le 25 mars 2012
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Enfant, Wallis Bird se broie les doigts dans une tondeuse à gazon. Adulte, Wallis Bird est devenue guitariste et obtient le Meteor Music Award de la meilleure artiste irlandaise féminine. Entre temps, le médecin lui a recousu en partie les doigts et la petite gauchère a appris à jouer de la guitare de droitier avec les cordes inversées et, ce faisant, à développer une technique de jeu particulière. Comme quoi, tout est possible. Et notre musicienne n’est pas femme à se laisser abattre.

En 2012, l’Irlandaise revient avec un album éponyme multiple, alternant pop et ballades, appels politiques et confessions intimes. Le choix du titre est judicieux puisqu’il semble justifier le fatras désordonné qui règne dans cet album. Pourquoi réduire une personne à une idée ? Des idées, Wallis Bird en a plein la tête et refuse de nous livrer un album monolithique qui devrait se résumer à un seul style ou à une seule ambiance.
L’avantage, c’est qu’il y en a pour tous les goûts. Premier morceau : ballade acoustique aux arrangements originaux. Deuxième morceau, le ton change déjà : plus pop et plus entrainant. L’inconvénient de la méthode, c’est que l’on perçoit d’autant plus facilement les défauts de l’album. Rares sont les artistes qui maitrisent tous les exercices avec la même adresse ; et Wallis Bird n’échappe pas à la règle.

Certaines chansons ne sont pas de la plus grande finesse. Le single Encore, quoique pas mauvais dans l’ensemble, souffre d’une production radio FM qui ne fait qu’abimer la voix de la chanteuse par les effets électroniques. Rebelote sur Who's Listening Now : le refrain parait remâché et évoque vaguement quelques hits NJR, ce qui n’est jamais très agréable pour les oreilles.
Les chansons les plus acoustiques sont les plus maitrisées, les plus rigoureuses, et disons-le, les plus belles. Celles qui suscitent le plus d’émotions en somme. Mais uniquement parce que ce ne sont pas des ballades comme les autres. Wallis Bird égrène dans ses chansons les plus folk une fureur et une énergie qui font toujours mouche. Le morceau qui ouvre l’album, Dress My Skin And Become What I’m Supposed To parvient à faire vivre l’énergie à travers l’acoustique. D’abord, la chanteuse ne commence pas dans la dentelle : « You don’t know shit » est la première phrase que l’on se voit balancer à la figure en entamant l’écoute de l’album.
Très vite se révèle le jeu de guitare sophistiqué de la musicienne, qui vient se superposer à un picking qui, autrement, aurait pu être un peu répétitif. Puis ce sont des ruptures de voix et de rythmes, qui viennent court-circuiter la ligne de la voix unique. La chanson In Dictum, quant à elle, est l’une des plus belles illustrations de ce mélange très réussi. Le morceau tend vers l’hybride, lorsque les chœurs apparaissent, comme pour substituer à l’intime l’universel. Ghost Of Memories, enfin, frôle le sublime.

Wallis Bird a voulu faire de cet album le condensé de tous ses talents, de toutes ses humeurs et toute sa personnalité. Exercice difficile. Elle s’en sort sans dommages.
tracklisting
    01. Dress My Skin And Become What I'm Supposed To
  • 02. I Am So Tired Of That Line
  • 03. Encore
  • 04. Take Me Home
  • 05. In Dictum
  • 06. Ghosts Of Memories
  • 07. Heartbeating City
  • 08. Who's Listening Now
  • 09. But I'm Still Here, I'm Still Here
  • 10. Feathered Pocket
  • 11. Polarised
titres conseillés
    In Dictum, Ghosts Of Memories
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