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Richard Hawley

Standing At The Sky's Edge

Richard Hawley - Standing At The Sky's Edge
Chronique Album
Date de sortie : 07.05.2012
Label : Mute
4
Rédigé par Olivier Kalousdian, le 7 mai 2012
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Se souvenir des belles choses...

C’est au pied de la lettre et non en amateur cinéphile éclairé que se comprend cette accroche. Se souvenir des Inrocks à l’époque où le magazine, à dos carré et richement cartonné, s’imprimait sur du papier épais et ne traitait que de musique, de manière passionnelle, chaque deux mois. Se souvenir de Jean François Bizot et se son mythique journal Actuel qui, même en jouant la carte du second degré et de la dérision, présentait à ses lecteurs incrédules et impatients le meilleur de la contre-culture – mourante aujourd’hui - des années 70s et 80s. Se souvenir, enfin, de ce que le rock a produit de meilleur entre 1990 et 2000 pour découvrir ou redécouvrir sur ce Standing At The Sky’s Edge, l’artiste inclassable, ex-guitariste du groupe de pop-intello Pulp, Richard Hawley.
Installé dans un classicisme néo 50s qui n’est pas sans rappeler un certain Elvis Costello, Richard Hawley démarre sa carrière solo en 2000, à contre-sens du courant qui porte les groupes comme Blur, Pulp ou Oasis au firmament de la pop rock anglaise, parfois facile, pour rejoindre une mer fermée, enclavée, presque morte alors et où reposent les corps, inanimés ou encore tièdes, des Jonnhy Cash, Scott Walker et autres Brian Wilson. Comme un créateur de mode qui, dans l’ombre du grand Jarvis Cocker n’aurait pas eu l’occasion de mettre tout son talent et ses visions en avant, Richard Hawley fait le pari de la nostalgie et se hisse directement dans les cœurs de nombre de ses comparses du rock et des médias spécialisés.

A quarante-cinq ans, Richard Hawley nous offre déjà son septième album solo ; et un des premiers où les cordes et les nappes voluptueuses qui ont fait sa marque de fabrique n’ont plus la majorité : « J’ai voulu un album où la guitare est le personnage principal. » C’est dire la place laissée à son instrument fétiche dans ce Standing At The Sky’s Edge, plus rock et surtout psychédélique que tous ses précédents opus. Il suffit d’écouter Down In The Woods pour réaliser à quel point la reformation des Stones Roses, pour ne citer qu’eux, marque le retour des groupes rock des années 90. Quant à la chanson d’ouverture, Standing At The Sky’s Edge, elle agit comme un doux rappel dans l’ordre des choses du monde rock ; il y a eu un avant et un après The Brian Johnston Massacre, Richard le sait. Mais, il suffit également d’écouter She Brings The Sunlight ou Don’t Stare At The Sun pour rassurer ses inconditionnels : Standing At The Sky’s Edge est toujours du Hawley pur jus. Ballades sur voix de velours, caisse claire en mode shuffle et chœurs sucrés, la musique de Richard Hawley fond toujours dans l’oreille, pas dans la main !
D’autant plus appréciable est ce retour à des sources plus sauvages qu’il effectue avec des compositions comme Down In The Woods en revisitant, à son tour, des guitares psyché et des rythmes plus brut de décoffrage que sur ces précédents albums. Comme si l’idée d’être enfin exposé en pleine lumière, lui qui n’était alors qu’un artiste pour fans dans l’ombre, ne le dérangeait plus. L’emploi du mot soleil dans deux de ses titres ne pouvant que conforter ce point de vue. Leave Your Body Behind raconte ceux qui ont perdu la vie dans des conflits religieux ou par pure agression gratuite dans une société qu’il continue de compter et de dénoncer, avec le réalisme d’un esthète qui est capable de citer Sheakspear comme Einstein en interview ; un esprit brillant dans un artiste qui l’est de plus en plus.

Standing At The Sky’s Edge pourra déranger ses amateurs de la première heure et amener à la conclusion que là n’est pas son meilleur disque mais ne laissera personne indifférent. Un titre comme Before clôt cet opus dans l’idée que le Richard Hawley nouveau est né, sans renier ses ainés. De Roy Orbison à Presley, il renouvelle et rafraîchit l’atmosphère et les airs qui l’entourent en insufflant un rythme et une énergie qui ne nuisent en rien à sa poésie. A se procurer comme on a l’habitude de l’écouter, les yeux fermés !
tracklisting
    01. She Brings The Sunlight
  • 02. Standing At tTe Sky's Edge
  • 03. Time Will Bring You Winter
  • 04. Down In The Woods
  • 05. Seek It
  • 06. Don't Stare At The Sun
  • 07. The Wood Collier's Grave
  • 08. Leave Your Body Behind You
  • 09. Before
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    She Brings The Sunlight, Down In The Woods, Standing At The Sky's Edge
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