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I Like Trains

The Shallows

I Like Trains - The Shallows
Chronique Album
Date de sortie : 07.05.2012
Label : I Like Records
4
Rédigé par Jean-Christophe Gé, le 3 mai 2012
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Ce nouvel album d'I Like Trains pose plusieurs questions essentielles pour un chroniqueur de disque. Est-il possible de dire du mal d'un groupe aussi sympathique ? Faut-il évoquer les premières notes de l'album et risquer de gâcher l'effet de surprise ? Je vais répondre pas l'affirmative à la première et ne prends pas beaucoup de risque car le quartet de Leeds nous livre un très bon album. Je vais aussi répondre par l'affirmative à la seconde question, alors si vous aimez les surprises, allez directement écouter The Shallows et revenez plus tard lire la chronique.

Pour ceux qui sont encore là, le groupe s'est mis à l'électronique. Attention, ce n'est ni Kraftwerk, ni David Guetta, non, juste des boites à rythmes et quelques séquences qui viennent agrémenter les guitares électriques du groupe. Au passage, celles-ci se font souvent plus légères et sautillantes, augmentant le pouvoir rythmique de la batterie et des séquenceurs. La voix de Dave Martin trouve alors toute la place nécessaire pour dérouler ses histoires et faire monter la tension tout au long de chaque titre.

Pour la première fois, le groupe a délégué la production à un membre extérieur au groupe, mais pas totalement inconnu puisqu'il s'agit de Richard Formby, un fan du groupe qui a produit Herman Düne et les deux derniers albums de Wild Beast. Avec ces derniers, ils ne font pas que partager un tour bus et la bonne ville de Leeds, il y a la recherche de compositions précises et touchantes dans un univers très britannique et intemporel, celui que l'on trouve déjà dans la littérature de la fin du 19ème siècle.
Il est vrai qu'avec leurs barbes et leurs airs de gentlemen farmers, I Like Trains semblent échappés de l'Angleterre Victorienne, celle de la révolution industrielle et des grandes découvertes technologiques. Un pied dans le passé et l'autre dans le monde moderne. C'est justement le thème de cet album qui, loin des faits divers de ses prédécesseurs, fait le point sur le relation d'amour-répulsion avec notre époque. Même les séquences de synthétiseurs y sonnent vintage. Si The Shallows était un livre, il serait l'oevure de Nicholas Carr, théoricien de la mutation du cerveau humain avec l’avènement d'internet, et aurait pour titre « Internet rend-il bête ? ».

Ce n'est pas pour autant un portrait à charge que dressent les anglais. Eux qui ont sorti leurs deux derniers albums grâce à ce média ne seraient pas les plus crédibles dans ce rôle. Même si la mélancolie est le sentiment prédominant de cet album, il ne manque pas de joie et le groupe joue sur l'humour discret et second degré pour mieux échapper à la dépression. Au contraire, ce disque dont les chansons sont construites en progression donne envie de monter le son à chaque titre. Vous, et vos voisins, allez apprécier.
tracklisting
    01. Beacons
  • 02. Mnemosyne
  • 03. The Shallows
  • 04. WaterSand
  • 05. The Hive
  • 06. The Turning Of The Bones
  • 07. Reykjavik
  • 08. We Used to Talk
  • 09. In Tongues
titres conseillés
    Beacons - The Hive - We Used To Talk
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