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The Irrepressibles - Nude
Chronique Album
Date de sortie : 22.10.2012
Label : Of Naked Design Records
45
Rédigé par Cyril Open Up, le 6 janvier 2013
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Mercredi 4 août 2010 à 21h00, je me rends dans les jardins du Palais-Royal sans attente particulière pour assister à un concert-performance intitulé Mirror, Mirror et proposé trois soirs d'affilée à guichet fermé dans le cadre de Paris Quartier d'Eté. Bien m'en a pris puisque celui-ci deviendra le concert numéro 1 de mon classement cette année-là.

Jeudi 22 septembre 2011, un nouveau spectacle nommé Nude est présenté à la Cité de la Musique. Très loin de l'enthousiasme ressenti un an plus tôt, c'est l'impression d'avoir été spectateur de répétitions loin d'être rodées qui s'empare de moi et me laisse un goût amer. Plus d'un an après, la version studio de ce projet sort enfin.

Dès le premier morceau de ce second album, les lentes mélopées des archets plantent le décor. James McDermott et sa bande ne vont pas nous sortir de gros riffs de guitares assassins. Loin de correspondre à la majorité de la musique chroniquée dans nos pages, celle de The Irrepressibles se tourne ainsi plutôt vers le classique. Passées trois minutes d'introduction dépouillées à l'extrême, les cordes d'une guitare électrique sortent de douces notes qui précédent de peu la voix suave de James McDermott souvent comparée à raison avec celle de l'américain Antony Hegarty (Antony And The Johnsons). Les titres de The Irrepressibles sont épurés et complexes à la fois. Tous les instruments s'articulent les uns autour des autres, se font entendre distinctement et individuellement pour finir par nous emporter dans d'épiques montées tout en puissance où la voix de James s'envole dans les aigües et nous porte avec elle vers les grands frissons. Derrière l'apparence classique, le piano, le violon, l'alto et le violoncelle se mêlent à des choeurs canoniques et des nappes synthétiques qui nous font quitter terre.

Méditative, posée, réfléchie, la musique de The Irrepressibles est tout à la fois. Véritable ode à toutes les formes d'amour avec un grand A, elle se pare de mélancolie, de ce je ne sais quoi qui bouleverse et finit par tirer de chaudes larmes les mauvais jours. Baroque mais sans être grandiloquente, elle trouve le juste équilibre pour ne pas frôler l'écœurement. Toutes droit sorties du cerveau de James McDermott, ces exigeantes compositions nécessitent plusieurs écoutes pour bien se rendre compte que derrière leur simplicité se cache un goût poussé pour la perfection, pour faire en sorte que le moindre petit détail ne soit pas superflu, que la moindre petite note tombe juste. Touche à tout, il réalise lui-même les vidéo-clips de ses chansons et met en scène ses concerts qu'il aime jouer de préférence dans des lieux atypiques. Chef d'orchestre, grand manitou de toute une troupe, il parvient à désacraliser des sonorités réservées à des élites en lui insufflant ce qu'il faut de modernité pour la rendre attirante pour un plus grand nombre.

Après un Mirror, Mirror déjà très appréciable, The Irrepressibles restent dans la même direction avec Nude. Et c'est une divine surprise que voilà puisqu'ils réussissent un très enviable doublé d'albums sans faute là où tant de groupes échouent. Touché par la grâce, Nude est comme un cadeau tombé du ciel, un album pépite que l'on ne se lasse pas de réécouter encore et encore. Gloire au grand James McDermott.
tracklisting
    01. Time Passing
  • 02. Pale Sweet Healing
  • 03. New World
  • 04. Tears (prelude)
  • 05. Two Men In Love
  • 06. To Be
  • 07. Arrow
  • 08. Tears
  • 09. The Opening
  • 10. Ship
titres conseillés
    Pale Sweet Healing, New World, To Be, Two Men In Love, Arrow
notes des lecteurs
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