Threatmantics

Leur passage dans la capitale n’a certes pas été des plus remarqué, mais Threatmantics reviennent quatre ans après Upbeat Love, toujours marginaux mais pourtant plus abordables. Retour sur l’album qui n’a pas convaincu les foules parisiennes le 12 février dernier.

Tout droit sortis d’un western tarentinesque, les trois gallois en cavale restent sur la route du bon rock country. Voix lourdes, rythmiques imparables, violons rugueux, guitares brutes. Threatmantics reproduisent un rock garage brut, sans concessions, fidèles à leurs origines, en renforçant la présence du violon, devenant ainsi la signature musicale du groupe. Leur son devient instinctif, et si l’on pouvait leur reprocher leur manque de profondeur sur leur premier album, ils ont su se rendre bien plus accessible.
Ecouter ce deuxième album de Threatmantics c’est finalement comme un bon Tarantino qui vous emmène dans le Far West, frappe fort, souvent, et dont vous ne pourrez vous lasser tant chaque note contient un grincement aussi suave que primaire.

Le groupe murit à grande allure d’un album à l’autre. Leurs titres sont moins uniformes et Kid McCoy représente sans nul doute un grand tournant pour leur avenir. Les rythmiques restent massives sans être agressives, gardant comme socle l’énergie décadente qui fait leur puissance. Du fait de sa schizophrénie, ce deuxième album reste pourtant peu accessible au premier abord, d’où l’appréhension parisienne qu’il a pu susciter. Il faut alors décortiquer soigneusement les différents mouvements dont il se compose, pour distinguer différents intermèdes dégénérés qui le rendent si séduisant. White Otello en est l’exemple le plus frappant et marque un tournant radical dans l’évolution de l’album. Il est possible que Threatmantics perdent leur auditoire au rythme des cavales, passant du rock bluesy aux ballades féminines (Don’t Carry) mais ils ont néanmoins produit un des meilleurs disques de 2012, n’ayons pas peur des mots.

Et quand, encore tremblant, on pense en avoir fini avec cette furieuse tornade galloise, c’est pour mieux replonger au cœur d’un cataclysme musical sans précédent, du grunge mêlant de la country à un punk que l’on ne leur soupçonnait pas. Une question demeure alors : Que penser de ce dernier titre, Dumpamundo ?

Cowboys, restez surprenants, on en redemande !