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Theme Park

Theme Park

Theme Park - Theme Park
Chronique Album
Date de sortie : 25.02.2013
Label : Transgressive Records
15
Rédigé par Julien Soullière, le 2 mars 2013
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Avec le temps, on s’était plutôt bien accommodé de l’expression « rock de stade » pour désigner une musique pêchue mais résolument tapageuse, du genre à vous faire brailler à ciel ouvert 80 000 personnes littéralement abruties par une déferlante sonore et sans fin. Aujourd’hui, le premier album de Theme Park nous amène à considérer un genre musical tout autre, et que l’on qualifiera volontiers de « pop pour bar lounge ».

Explications : autant il parait concevable de se laisser séduire par des titres comme Two Hours ou Jamaica, autant tout un disque durant, la musique de Theme Park est du genre à être entendue, pas à être écoutée. Pour la faire simple, ce premier long format souffre du syndrome dit de l’électrocardiogramme plat, ne contenant aucun réel temps fort, aucun titre objectivement marquant, aucune énergie de l’ordre du palpable. Dit autrement, nos amateurs d’électro-pop échouent à activer la machine à tubes qu’ont pourtant su faire fonctionner par intermittences les Two Door Cinema Club - à qui on brûlerait d’envie de les comparer d’ailleurs - et autres Black Kids, qui avaient eux su rajouter dans leurs compositions une touche de folie bienvenue. On sent donc ici comme un réel manque de conviction, d’un soupçon d’âme aussi, et la torpeur ambiante trouve écho jusqu’à dans la voix de l’ami Miles Haughton, dont l’empreinte vocale ne marquera assurément pas la décennie.

D’un bout à l’autre, Theme Park a donc tout d’un long fleuve tranquille, au gré duquel on croisera des morceaux sympathiques, mais au potentiel insuffisamment exploité (Jamaica, trop pépère et longuette, ou encore Tonight, dont le chouette refrain ne peut faire oublier les traits trop grossiers de l’ensemble), des titres qui ne sont que des versions instrumentales de ce que le disque peut déjà proposer par ailleurs (Saccades), de grosses facilités mélodiques (Wax), et des titres encore plus transparents que leur congénères, à l’instar de Los Chikas, chanson de plage du pauvre, et de l’horrible Blind, qui mettrait parfaitement en musique la fin d’un bal de village, lorsque vient l’heure des au-revoirs alcoolisés. Une chose est sûre : le meilleur de ce que peut proposer l'album est concentré dans sa première moitié.

Que dire de plus à ce stade, si ce n’est que que tout ceci est plutôt mou du genou, et que dans leur catégorie de faiseurs de pop, Theme Park ont bien du souci à se faire au vu de la concurrence actuelle, d’autant que des plus ou moins comme eux, on en voit quand même assez régulièrement. On n'aimerait pas leur porter la poisse, mais avec ce premier disque bien indolore, le groupe risque fort de ne pas marquer les esprits. Wait & see.
tracklisting
    1. Big Dream
  • 2. Jamaica
  • 3. Two Hours
  • 4. A Place They'll Never Know
  • 5. Tonight
  • 6. Saccades (Lines We Delay)
  • 7. Wax
  • 8. Ghosts
  • 9. Still Life
  • 10. Los Chikas
  • 11. Blind
titres conseillés
    Jamaica, Tonight
notes des lecteurs
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