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Frank Turner

Tape Deck Heart

Frank Turner - Tape Deck Heart
Chronique Album
Date de sortie : 22.04.2013
Label : Xtra Mile Recordings
45
Rédigé par Amandine, le 26 avril 2013
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Là où le punk d’aujourd’hui, en quête de revendications et d’inspiration, ressasse les clichés d’un monde figé à la fin des 70's et peine à se renouveler, Frank Turner continue son petit bonhomme de chemin ; le bel Anglais s’est forgé une solide réputation grâce à ses prestations live habitées où son charisme débordant et sa gentillesse naturelle lui valent toutes les ferveurs. Au fil du temps, sa notoriété n’a cessé de s’accroître tandis que ses albums paraissent plus inspirés les uns que les autres. Alors qu’on le pensait au sommet de son art avec England Keep My Bones, il revient aujourd’hui avec un cinquième album, Tape Deck Heart, valsant encore plus avec la perfection.

Inutile de revenir sur un fait désormais avéré : Frank Turner a une capacité naturelle à rebondir brillamment (passer de chanteur d’un groupe de post-hardcore à folkeux enragé sans perdre sa crédibilité, aucun souci pour le bellâtre) et comme il nous le confiait il y a maintenant près de deux ans, son cerveau est en constance ébullition et il ne s’arrête jamais de composer.
Nous passons donc aujourd’hui d’un hymne à son Angleterre natale (England Keep My Bones) à un album bien moins nostalgique où les travers de la vie sont mis à mal et analysés avec la pertinence qu’on lui connaît. Ce Tape Deck Heart possède des relents de Dashboard Confessional, à la période où Chris Carraba, pleurait de tout son être ses amours perdues, mais le plus frappant, ici, c’est la symbiose totale de Turner avec son groupe ; The Sleeping Souls, après des débuts balbutiants, portent désormais les compositions et apportent la richesse d’instrumentation qui pouvait manquer au folkeux. Cet aspect est palpable dès l’entame sur Recovery.

Une fois encore, cet album ne possède aucun moment de creux et tous les titres sont inspirés ; en préférer un plutôt qu'un autre devient alors une véritable affaire de coup de cœur irrationnel. Son sens inné de la musicalité et de la mélodie et son songwriting acéré restent aussi subtils que précédemment. Frank Turner est ici plus désinhibé que jamais, n’a plus rien à prouver aux critiques musicales : il fait ce qu’il aime et sa musique n’en est que plus belle.
Même si l’ensemble de l’album est d’une qualité quasi-irréprochable, il n’en demeure pas moins que quelques compositions sortent du lot, comme c’est le cas pour Four Simple Words : l’introduction très music-hall, renforcée par le piano, se transforme soudain en une bombe punk comme Turner ne nous en avait pas délivrée depuis longtemps. Il nous fait ici l’apologie de la danse d’une manière rugueuse et convaincante, venant prouver que de réelles convictions, même lorsqu’il s’agit de sujets futiles, valent toujours mieux que de prétendues revendications sociétales. Entre ballades acoustiques nostalgiques et titres folk plus classiques, Tape Deck Heart semble bien contenir la quintessence du talent de Frank Turner et la fin sur le Broken Piano laisse présager qu’il a encore quelque talent jusqu’alors insoupçonné ; original pour son répertoire, ce titre aux tonalités plus aiguës qu’à l’accoutumée vient délivrer son climat anxiogène avec sa batterie martiale et cette boucle incessante en arrière-plan.

Après un focus sur son Angleterre natale, Frank Turner revient donc avec Tape Deck Heart et sa flopée de tubes en puissance. Une fois encore, il pointe avec fougue et passion quelques instants de vie. Sans compromission, il continue son ascension sans que l’on sache où elle s’achèvera.
tracklisting
    01. Recovery
  • 02. Losing Days
  • 03. The Way I Tend To Be
  • 04. Plain Sailing Weather
  • 05. Good & Gone
  • 06. Tell Tale Signs
  • 07. Four Simple Words
  • 08. Polaroid Picture
  • 09. The Fisher King Blues
  • 10. Anymore
  • 11. Oh Brother
  • 12. Broken Piano
titres conseillés
    Four SImple Word, Broken Piano
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