logo SOV

Babyshambles

Sequel To The Prequel

Babyshambles - Sequel To The Prequel
Chronique Album
Date de sortie : 02.09.2013
Label : Parlophone
35
Rédigé par Fantin, le 4 septembre 2013
Bookmark and Share
Trop souvent ramené à ses frasques ainsi qu'à l'épopée Libertines qui l'a fait connaître, on oublie que les compositions de Peter Doherty ainsi que chacune des oeuvres qu'il a publié approchent une qualité musicale quasiment constante. Après un album solitaire et des tournées où seul son nom figurait sur l'affiche (bien que l'assiduité du bonhomme laissait à désirer), c'est avec ses comparses de Babyshambles qu'il nous revient, apparemment en pleine forme.

Mais arrêtons de ramener la chose à Doherty. Car voilà, ce nouvel album à l'étrange dénomination Sequel To The Prequel est le fruit d'une collaboration étroite entre ses auteurs. C'est également le premier, depuis la deuxième livraison des Libertines, à ne contenir que des titres dont l'écriture s'est faite d'une réflexion commune. Mick Whitnall et Drew McConnell ont mis la main à la pâte et c'est grâce à eux que ce disque voit le jour.
Mick Witnall étant entièrement débarrassé de ses addictions, il est celui qui est parvenu à maintenir, le temps des sessions de répétitions et d'enregistrement, Peter Doherty hors de l'enfer systématique dans lequel il plonge son corps dépendant et endolori. Drew McConnell, miraculé après un accident de moto gravissime qui faillit lui coûter sa faculté de marcher si ce n'est la vie, a composé, assemblé les pièces et est clairement au centre de la création de ce nouvel opus, dont la sortie était encore inimaginable il y a seulement un an (à en croire leurs dires).

Et ça commence de la meilleure des façons. Riff guilleret, tempo rapide, un Pete énervé vient brailler une rage délicieusement tranchante et presque punk. Une introduction presque trop rapide. C'est Nothing Comes To Nothing qui s'ensuit. Positif aux sonorités profondes, entêtant et simpliste, si cet hymne pop n'a rien de révolutionnaire ou de très nouveau, difficile de résister à sa naïveté entrainante un brin Smithsesque. Moins perspicace que Fuck Forever, on lui trouvera tout autant de charme (si ce n'est plus) qu'à Delivery dans le palmarès des singles du groupe.

La suite est plus mélancolique. New Pair, écrite par Drew McConnell à sa sortie de l'hôpital, laisse en oreille cette sensation douce-amère. Plus surprenant par sa forme et l'envolée vocale inattendue de Doherty, Farmer's Daughter véhicule cette même impression d'un enfoui malaise transcrit en musique avec une certaine retenue.
Mais la mélancolie est, au sein de ce disque globalement positif, rapidement transformée en un sentiment heureux et enjoué. Le déterré Maybelline (une démo de 2008 circule depuis quelques années sur internet) et son potentiel de tube, le naïf Sequel To The Prequel en sont de parfaits exemples. Et lorsque l'on demande à Doherty d'où lui est venu l'idée derrière Penguins, celui-ci répond avec le sourire : « Tout le monde aime les pingouins ».

Si cette pop à guitare joviale et lumineuse est un temps très appréciable, on regrette qu'elle se perde trop longtemps dans quelques dispensables longueurs (Seven Shades of Nothing, Fall From Grace). Les Shambles continuent d'exceller sur les terres qui furent la propriété de leur inoubliable premier disque. Dr. No met délicieusement à profit l'héritage culturel anglais à travers un conte ska langoureux digne des Specials.
Mais la pièce artistique majeure de ce disque est bien Picture Me In A Hospital, que l'on eut déjà pu découvrir au cours de la dernière tournée solo de Peter. C'est une douce et envoûtante mélancolie aux violons hors du temps et du monde qu'il transmet, sans pour autant faire fi d'une rythmique travaillée et entrainante. Grandiose.

Et si cet album n'est pas le disque du siècle et possède quelques vrais défauts, il n'en est pas moins plaisant à l'écoute. Plus positif que ces prédécesseurs, il vient tout de même s'inscrire dans leur lignée. Il possède comme eux de réelles pépites. Moins complet et plus facile que Down In Albion, on y retrouve moins la poésie hantée et engagée d'il y a quelques années.
Mais quand vient l'heure de nous laisser, les Shambles lâchent l'épopée Minefield aux envolées de guitares nerveuses et sans aucune retenue. Une catharsis remarquable laissant paraître un Doherty plus sincère que jamais. « My mind is on the road » lâche-t-il en guise de « à suivre ».
Oui, on espère bien le retrouver, lui et ses compères, pour un autre bout de chemin dans quelques années.
tracklisting
    01. Fireman
  • 02. Nothing Comes To Nothing
  • 03. New Pair
  • 04. Farmer's Daughter
  • 05. Fall From Grace
  • 06. Maybeline
  • 07. Sequel To The Prequel
  • 08. Dr. No
  • 09. Penguins
  • 10. Picture Me In A Hospital
  • 11. Seven Shades Of Nothing
  • 12. Minefield
titres conseillés
    Nothing Comes To Nothing - Picture Me In A Hospital -
notes des lecteurs
notes des rédacteurs
Du même artiste