Factory Floor

Factory Floor reconnaissent volontiers que le travail studio est frustrant pour eux tant leurs chansons sont en perpétuelle évolution. Ils trouvent dommage de les figer à un instant précis. C’est la structure même de leurs compositions qui est en évolution, boucles enchevêtrées et rythmes pour le mouvement. Écouter la musique de Factory Floor sans bouger ou battre le rythme est une torture. Cette musique est faite pour l’action, pour faire du sport et surtout pour danser.

Leur label DFA est d’ailleurs un des meilleurs fournisseurs de musique électronique (LCD Soundsystem, The Rapture...). Leurs productions se dansent et s’écoutent, preuve même que l’on peut mettre un peu d’intelligence et de travail sur le dancefloor. Et c’est un juste retour des choses que ce label New Yorkais signe un groupe britannique qui se pose en héritier direct de la scène de Manchester, reprenant le séquenceur de Blue Monday là où l’avaient laissé New Order il y a trente ans. Au sens figuré, comme au sens propre, puisque le groupe a reçu à ses début un coup de pousse de Stephen Morris, batteur du groupe mythique.

Malheureusement, le groupe a parfaitement réussi à partager sa frustration. Chacun de ses titres est une bombe taillée pour le dancefloor, mais mis bout à bout, l'ensemble ne constitue pas un album. La musique est robotique et efficace, mais derrière les sonorités soigneusement choisies et placées, il manque des mélodies et des émotions.

Ce premier album est donc plus une compilation de singles qui auraient pu tous sortir en maxi 45t et être remixés dans tous les sens, à l’exception bien sûr des trois interludes sobrement appelés One, Two, Three.