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65daysofstatic

Wild Light

65daysofstatic - Wild Light
Chronique Album
Date de sortie : 16.09.2013
Label : Superball Music
45
Rédigé par Julien Soullière, le 11 septembre 2013
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Il est des groupes qui ne pèsent que quelques cacahuètes à l’échelle mondiale, et dont on guette pourtant les moindres faits et gestes, le corps envahit par une impatience vulgaire qui frôle de manière assez éhontée l’obscène. 65daysofstatic sont de cette trempe, et si l’histoire nous a prouvé que le groupe ne savait pas décevoir, comment ne pas sourire bêtement quand une formation que l’on a côtoyée une décennie durant arrive aujourd’hui encore à faire mieux que ce qu’on attendait d’elle ?

Scientifiquement parlant, Wild Light est la résultante logique et inespérée de deux forces qui jusqu’ici n’agissait pas avec la même intensité. D’abord omniprésentes, les cordes avaient progressivement perdu du terrain sur les machines, au point que nul ne pouvait encore ignorer l’évolution de 65daysofstatic vers une musique toujours plus actuelle, foncièrement métissée, et aux accents électroniques totalement assumés.
Soucieux d’assurer la paix des ménages (des voix s’élevant pour railler le manque de guitares dans les plus récentes productions du groupe) et de toujours se réinventer, nos anglais ont revêtu leurs habits de petits chimistes il y a deux ans de cela, et de leur laboratoire est finalement sorti le meilleur d’eux-mêmes, Wild Light, un énorme gâteau, au sommet duquel trône une cerise d’un rouge délicieusement érotique. Car non contents d’avoir trouvé ce point d’équilibre judicieux entre post-rock et musique électronique, 65daysofstatic ont eu la judicieuse idée d’incorporer à leur recette un soupçon d’âme qui aura produit un miracle au moins : pièce maîtresse de ce nouvel opus, Unmake The Wild Light, titre aussi changeant que le temps sur la côte Atlantique, fait preuve d’un lyrisme étourdissant, et pour ainsi dire inédit chez le groupe, qui n’aurait pas fait tâche sur la dernière et magnifique Bande Originale signée Mogwai (Les Revenants).

Si le quatuor nous offre d’autres belles pièces toutes en émotion retenue (The Undertow, Taipei), il n’en délaisse pour autant pas les distorsions cradingues, salves électroniques, et autres crépitements dubs qui ont récemment fait un saut dans le Your Sincerely, Dr. Hardcore des talentueux et déjà regrettés Gallops.
Mais si cette folie douce a effectivement pignon sur rue (en témoigne l’inquiétante Blackspots), elle n’est jamais ni gratuite, ni totale. Sur Wild Light, la noirceur est latente, perfectible, s’exprime par bribes, et c’est là encore une preuve de l’intelligence d’un groupe à qui on n’apprendra plus à faire la grimace. Seul véritable ovni sur cet album aussi persuasif que malicieux, Safe Passage, un titre beau et terrible comme le dernier morceau de bravoure d'un héros de film SF, et qui nous rappelle alors au bon souvenir de Silent Running, et de l'escapade solo de l'ami Paul Wolinski.

Décidément, les années ne semblent pas avoir d'emprise sur 65daysofstatic. En fait, ce serait même plutôt le contraire. Vraiment, n'hésitez plus, écoutez ce que ce groupe qui s'aime fort, vraiment très fort. A vrai dire, il est impossible que vous soyez déçus.
tracklisting
    1. Heat Death Infinity Splitter
  • 2. Prisms
  • 3. The Undertow
  • 4. Blackspots
  • 5. Sleepwalk City
  • 6. Taipei
  • 7. Unmake the Wild Light
  • 8. Safe Passage
titres conseillés
    Unmake The Wild Light
notes des lecteurs
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