Fenech-Soler

S’il est une chose qu’il n’est plus à démontrer, c’est que l’électro a réussi à envahir la scène musicale internationale dans une vague qui s’est élancée il y a plusieurs années déjà pour se transformer au cours des années 2000 en un véritable tsunami. Il devient d’ailleurs de plus en plus rare de se balader dans un festival sans voir un groupe résolument orienté rock pécher par l’utilisation de synthés, faisant parfois, au grand dam du spectateur, virer la chose à l’orgie électronique.
Néanmoins, chacun son sale goût, et dans ce domaine, bien qu’étant un consommateur modéré, je plaide coupable concernant l’écoute de groupes au talent parfois controversé mais aux airs faciles et efficaces comme les Ting Tings (du moins, pour le premier album). Et c’est en espérant découvrir leurs honorables successeurs que je me suis lancé à la découverte des anglais de FENECH-SOLER. Leur premier album paru il y a de cela trois ans était des plus prometteurs, surtout grâce à la présence de quelques hits en puissance bien placés, bien que le reste de l’album peine à convaincre sur la durée.

Et malheureusement, on semble reprendre le groupe à l’exact même point que là où on l’avait laissé il y a trois ans. Car sur douze titres (pour une durée totale de cinquante minutes), cet album ne tire, malheureusement, à aucun moment son épingle du jeu, bien que le groupe ait eu toutes les cartes en main pour réussir un carton plein.
Un faux espoir est lancé sur le titre introductif Youth qui plait dans un premier temps, avant de réaliser que tous les autres titres ont été coulés dans le même moule et que l’originalité ne semble pas être le credo de ce Rituals. Certains autres comme All I Know ou Magnetic donnent dans une veine encore plus putassière, et pourraient servir d’hymne pour l’élection de miss t-shirt mouillé lors des prochaines vacances au camping entre deux titres de David Guetta.
Même les titres qui pourraient marquer les esprits comme Last Forever ou Somebody, (qui rappelle d’ailleurs des petits airs de Foals sans pour autant leur arriver à la demi-cheville), sont inexorablement noyés sous un amoncellement d’effets et de synthés, comme si le mixage final avait consisté à enregistrer séparément et sans concertation les différentes couches pour les empiler au hasard dans un second temps. Pour parfaire le tout, la voix du chanteur, trop monocorde et sans aucun intérêt agace très rapidement.

On l’aura compris, même pour les aficionados du genre, cet album devrait passer rapidement à la trappe. Même les radios fans du martelage de beats auront du mal à choisir lequel des douze titres diffuser. Pourtant le groupe semble se faire une certaine réputation en réalisant des premières parties de groupes reconnus tels que Simple Minds ou encore Paramore. Peut-être sont-ils avant tout taillés pour le live. En tout cas, on le leur souhaite.