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Placebo

Loud Like Love

Placebo - Loud Like Love
Chronique Album
Date de sortie : 16.09.2013
Label : Universal
2
Rédigé par Esther Vilar, le 10 octobre 2013
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Si l'EP B3 annonçait un beau retour des sombres entrailles de Placebo, le single Too Many Friends ne pouvait pas mieux faire retomber l'excitation face à la sortie du septième album du groupe. Oui, sept album déjà pour Placebo ! Les fans de la première heure se sont pourtant arrêtés au cinquième, plus ou moins. Et finalement on ne peut s'empêcher de rester fidèle à ce petit personnage suave et tourmenté, Brian Molko. Les inconditionnels restent sceptiques, toujours, mais ne cessent d'espérer quelques pépites sur des albums toujours plus vides. Aussi est-il particulièrement difficile de défendre un disque qui, avant même sa sortie, s'avère décevant, un album qui, malgré toute l'énergie qu'il y déploie, ne guide pas le groupe vers de meilleurs jours.

A l'image du succès contemporain du groupe, Loud Like Love tient sur un fil. Les morceaux en eux-mêmes ne sont pas décevants et possèdent de belles qualités - qualités indéniables aussi bien musicales que vocales. Aussi, si l'album tient sur un fil, que l'on doute sérieusement de son succès, c'est que l'on ne peut s'empêcher de penser aux débuts du groupe et à leur difficile évolution. Aussi, les efforts de renouveau avec Battle For The Sun peinent à voir le jour avec cet album qui y fait suite, comme si une fois de plus, tout était couru d'avance.
Alors j'ai dit non à une écoute de fan de la première heure, c'est bien trop facile. Les albums passent et chacun s'évertue à les comparer à leurs premiers albums. Entre temps, il y a tout de même eu le départ d'un membre fondateur du trio, l'arrivée d'un nouveau batteur, et surtout plus d'une dizaine d'années écoulées.

Alors, Placebo en 2013 ? Avant tout une sensibilité écorchée, une audace dans les textes, de l'humour même, que Brian Molko se délecte de saturer par cette voix reconnaissable parmi mille. L'album est partagé entre de lourds riffs de basse Purify et Rob The Bank) et des mélodies entêtantes. Aussi, difficile de trouver le sommeil après avoir écouté en boucle Hold On To Me... De manière assez étrange, les deux singles de l'album se baladent sans trop savoir ce qu'ils font là, tant le choix de ces chansons ne reflètent pas la valeur de l'album. Si l'on enlève alors Too Many Friends - d'une niaiserie sans borne - et Loud Like Love, l'album prend une toute autre allure, laissant derrière lui sa part commerciale. De là à le trouver écoutable, il y a toutefois un monde. Une certaine agressivité efface de beaux moments. Exit Wounds, par exemple, dont les premières lignes remarquables se laissent vite dépassées. Exit Wounds relève quant à lui d'une certaine schizophrénie musicale.

Heureusement, certains ballades atténuent le côté diva de ce petit bonhomme (attachant). Les deux derniers morceaux, Begin The End et Basco, qui passent pour ainsi dire assez inaperçus dans ce flot sans fin de cris et de lourdeurs... L'écoute vaut le détour, Brian Molko s'y délivre différemment, avec cette fois une certaine réserve. Le son est plus fin, les complaintes moins affolées. De la même manière, on retiendra de l'album les parties parlées sur Hold On To Me, qui d'une part reposent nos oreilles agressées, et de l'autre nous rappellent la suavité des graves de la voix de Molko.

Malgré quelques éclaircies, quelques notes de piano et de violon bien placées, on doit reconnaître que l'album porte bien son titre... aussi lourd que sonne le désespoir.
tracklisting
    01. Loud Like Love
  • 02. Scene Of The Crime
  • 03. Too Many Friends
  • 04. Hold On To Me
  • 05. Rob The Bank
  • 06. A Million Little Pieces
  • 07. Exit Wounds
  • 08. Purify
  • 09. Begin The End
  • 10. Bosco
titres conseillés
    Exits Wounds, Hold On To Me, Basco
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