Future Of The Left

Nés sur les cendres de McLusky, Jarcrew et Million Dead, Future Of The Left ont rapidement laissé de côté leurs influences post-hardcore initiales pour jouer aux magiciens en expérimentant toutes sortes de recettes, plus ou moins réussies. Nous ayant laissés en 2012 avec un très décevant The Plot Against Common Sense où le clavier devenait trop souvent le centre de toutes les attentions, ils nous reviennent avec le surprenant How to Stop Your Brain in an Accident. Avec ce disque financé en moins de cinq heures sur Pledge Music, ils démontrent une nouvelle fois combien ils peuvent compter sur leur fans.

Le premier constat à l'écoute de ce quatrième album, c'est que les Gallois ont tiré les leçons de leurs tentatives précédentes ; plus cohérents que jamais, ils apparaissent pour la première fois comme un vrai groupe où chacun occupe une place prépondérante et non plus comme la formation d'Andy Falkous. Néanmoins, How To Stop Your Brain In An Accident est loin de braver tous les dangers, bien au contraire.

L'album se présente comme une illustration des pensées (bipolaires) de Falco et l'auditeur se retrouve avec les démons, le cynisme et la folie du chanteur/compositeur. Il apparaît alors comme presque inconcevable de tenter de brosser une description des quatorze tableaux tant les influences foisonnent. Nous pourrions citer un chant rappelant parfois les Red Hot Chili Peppers (Bread, Cheese, Bow and Arrow), un spoken word très Mark E. Smith-ien (The Male Gaze ou encore Singing Of The Bonesaws), une chaleur very Two Gallants (Donny Of The Decks) ou des accointances rappelant Nick Cave (Why Aren't I Going to Hell) ou un ton Jaz Coleman/Killing Joke (Donny Of The Decks), le tout relevé par une folie qui, à plusieurs reprises, flaire du côté de Modest Mouse.
Comment combiner tant d'artistes si différents ? Tout simplement en proposant un album souvent indigeste, loin d'être mauvais mais en voulant trop bien faire, Future Of The Left se perdent dans leurs inspirations et force est de constater qu'il est difficile de garder le fil. La voix d'Andy Falkous est pourtant plus variée que jamais, rappelant un Mike Patton, capable de durcir le ton ou au contraire de pousser le trémolo.

How To Stop Your Brain In An Accident pourrait se voir plus dans la perspective d'une comédie musicale de l'étrange ou la bande originale d'un film relatant la vie d'un freak show que comme un simple album. Gardant quelques liens avec le métal et le punk, Future Of The Left s'en éloignent souvent pour créer un univers où les styles se superposent, s'entremêlent, se suivent, jusqu'à provoquer un début d’écœurement. En décidant de suivre une ligne directrice moins souple, le groupe aurait pu éviter l'écueil.