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James Vincent McMorrow

Post Tropical

James Vincent McMorrow - Post Tropical
Chronique Album
Date de sortie : 13.01.2014
Label : Believe Rec
4
Rédigé par Cyril Open Up, le 15 janvier 2014
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Après s'être enfermé six mois dans un cottage sur la côte irlandaise pour élaborer son premier disque Early In The Morning il y a trois ans, le jeune trentenaire >James Vincent McMorrow s'est cette fois-ci exilé dans une ferme texane à quelques kilomètres de la frontière mexicaine pour écrire et enregistrer son second opus. Certains auront trop vite classé sa musique dans la catégorie folk, ce second arrivage leur montrera que le dublinois est décidé à ne pas rester cantonné dans un style en particulier.

Ce nouvel album n'est pas du genre à se donner à la première écoute, il demande à y revenir et à y retourner encore pour en apprécier toute la richesse. Chaque chanson est construite comme une poupée russe avec des couches qui en recouvrent d'autres, et qui, une fois ôtées, laissent entrevoir une autre facette. Sur The Lakes, les choeurs tirent dans un premier temps le morceau vers l'ode divine avant que celui-ci ne bascule en ballade hawaïenne grâce à ces sonorités typiques (que l'on peut entendre sans cesse dans les couloirs du michelbergerhotel de Berlin) et qui font irrésistiblement penser aux vacances. Glacier débute, elle, très simplement par une association piano voix avant que des clappements de main, une batterie, un synthétiseur et des « hou hou, ha ha » ne l'entraînent dans une alliance de sons bien plus complexe et une rythmique plus énergique.
Le barbu a certes quelque peu changé son univers, dont on sent bien l'influence de la soul et du R&B, mais son falsetto, lui, est toujours bien présent. Posée et maitrisée, sa voix fait encore ici des merveilles et représente une des pièces centrales de l'oeuvre. Récemment comparé à James Blake, James Vincent McMorrow ne partage, en effet, pas que le prénom de ce dernier. L'introduction du titre Red Dust avec ses choeurs qui se répètent n'est pas sans rappeler les boucles utilisées sur Retrograde avant de prendre une direction plus classique puis de bifurquer ensuite de façon hypnotique dans son dernier tiers.

Post Tropical est un album complexe et foisonnant où James Vincent McMorrow multiplie les effets, comme ces obsédants frappés d'archets sur un violon en boucle tout au long du lumineux All Points, les douze mandolines utilisées au début de The Lakes qui lui apportent une touche magique ou encore ces notes de piano qui résonnent sur Look Out, lui donnant une note fantomatique. Les paroles parlent souvent d'amour et de désillusion comme sur le titre d'ouverture Cavalier (« I remember my first love ») où la tristesse est mise de côté. Cela est également le cas dans Repeating où la joie semble reprendre le dessus en milieu de titre grâce des explosions vocales ou encore dans le titre éponyme sublimé par des cors, des choeurs ainsi que par un petit passage à la guitare claire. Arrivé à point nommé en plein coeur de l'hiver, ce disque devrait réchauffer celui de ceux qui sauront y prêter l'oreille.

Terminons sur la pochette réalisée par l'artiste Emma J Doyle qui résume assez bien l'ensemble. Elle juxtapose un ours polaire descendant son monticule de glace et une plage bordée de palmiers où évolue un flamand rose sur fond de lever (ou coucher) de soleil, passant ainsi du froid au chaud (et inversement) avec la volonté affichée de faire du bien à celui qui l'écoute, de l'embarquer pour un moment subtil et gracieux en compagnie du délicat et talentueux James Vincent McMorrow.
tracklisting
    01. Cavalier
  • 02. The Lakes
  • 03. Red Dust
  • 04. Gold
  • 05. All Points
  • 06. Look Out
  • 07. Repeating
  • 08. Post Tropical
  • 09. Glacier
  • 10. Outside, Digging
titres conseillés
    Cavalier, Red Dust, All Points, Glacier
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