The Rifles

Que de chemin parcouru depuis No Love Lost paru en 2006. The Rifles, à l’image d’un groupe comme The Cribs, ne cesse de baisser en intérêt au fil des années. Autrefois révélation de la scène rock, le groupe est à présent perdu dans la masse de formations d'indie pop anglaise impersonnelle.

Preuve de l’uniformisation de The Rifles, le nombre de références qui pullulent sur chaque review de ce quatrième album, None The Wiser : The Jam, Hard-Fi, The Kooks, Arctic Monkeys, The Clash, The Strokes, The Libertines, The Enemy, Bloc Party, Franz Ferdinand, The Ordinary Boys... The Rifles ne sont pas The Rifles, ils sont tous ces groupes mélangés, formant au final un album fade et que l’on oublie aussitôt après l’avoir écouté.

Le disque débute par le premier single, Minute Mile, et ses sonorités de guitare à la The Strokes. Catchy et sans prétention, mais sans pour autant créer l’euphorie, il est très certainement le titre le plus intéressant de None The Wiser – ce qui veut dire beaucoup pour le reste de l’album. Heebie Jeebies s’oriente quant à lui du côté du rock'n'roll des années 60s, à la limite du rockabilly, pour deux minutes d’énergie brute agrémentée d’un solo de guitare rétro pas déplaisant. Puis vient la désillusion.

Le reste de l’album se cherche, s’oubliant trop souvent dans l’indie pop conventionnelle, sans surprise ou presque. On peut relever quelques passages qui parsèment le disque et font que l’on continue l’écoute malgré le manque d’inspiration flagrant : le pont de Go Lucky, All I Need et son air d’harmonica, les couplets de You Win Some ou encore le riff de Catch Her In The Rye.

Au final, quasiment chaque composition de None The Wiser possède un élément, un court moment qui le rend attachant et qui fait que l’on ne peut tout à fait détester le disque. Il ne fait simplement que décevoir tant on sait The Rifles capable de plus d’ambition que la composition d’un simple album de pop rock que n’importe quel autre petit groupe anglais aurait pu sortir...