Johnny Foreigner

Tout droit venu de Birmingham en Angleterre, Johnny Foreigner ne chôment pas. Après avoir déjà sorti une grosse poignée d'EPs en quelques années, le quatuor dévoile un quatrième disque toujours empli d'entrain et d'énergie, s'inscrivant dans la continuité de leur précédent album Johnny Foreigner Vs Everything, paru il y a trois ans. On y découvre l'énergie sans borne qui caractérise le groupe émo depuis ses débuts.

Tour à tour rock, post-punk ou noisy pop, les nouvelles chansons sont toutes plus dopées à l'acide les unes que les autres (Shipping, Le Sigh, In Capitals) et n'offrent quasiment jamais de répit à l'auditeur. Place à des roulements de batterie à vitesse grand V, à des guitares distordues qui ne tiennent jamais en place (The Last Queen OF Scotland), à des riffs noisy éparses, à des cassures rythmiques et à une basse puissante qui révèlent chacun à chaque instant la grande dextérité des musiciens, dont la frénésie n'a d'égal que leur belle énergie.

Quelques interludes ou titres plus pop dans l'âme (Devestetor) viennent radoucir légèrement l'intensité de l'album, à l'instar de Riff Glitchard et sa lente progression d'arpèges lumineux, même si la plupart du temps Johny Foreigner ne fait pas dans la dentelle.
Côté mélodies, le chant du guitariste Alexei Berrow et de la bassiste Kelly Southern est souvent à l'unisson et se révèle assez efficace (Stop Talking About Ghosts), mais sait aussi se faire plus doux (Devestetor, Wifi Beach), à défaut d'être toujours très juste...

Flirtant parfois avec At The Drive-In, Dananananaykroyd, The Breeders, Death Cab For Cutie ou plus lointainement Pavement, certains titres sont plutôt efficaces dans leur construction (Le Schwing), mais d'autres pâtissent parfois d'un manque d'accroche globale et restent engouffrés dans une surenchère d'informations qu'il conviendrait de canaliser un peu plus pour les laisser respirer davantage.