logo SOV

The Heartbreaks

We May Yet Stand A Chance

The Heartbreaks - We May Yet Stand A Chance
Chronique Album
Date de sortie : 02.06.2014
Label : Nusic Sounds
4
Rédigé par Xavier Ridel, le 16 juin 2014
Bookmark and Share
Dans l'histoire moderne de l'Angleterre, chaque époque trouble a besoin de sa bande sonore. Les Jam, les Smiths, les Sex Pistols et une nuée d'autres groupes se sont inspirés de la grisaille d'Outre-Manche pour écrire d'immortelles chansons.

Ce sont aujourd'hui The Heartbreaks qui s'attèlent à cette lourde tache. On se souvient que les quatre garçons originaires de Morecambe avaient sorti un premier album sous perfusion maritime (leur plus grande influence revendiquée étant la mer qui borde leur ville) qui était passé assez inaperçu. Sur la pochette de leur second, We May Yet Stand A Chance, le groupe tire un cercueil derrière lui et marche sur l'eau en direction d'un horizon totalement dégagé. Signe d'espoir ? Assurément, les Heartbreaks ayant au départ souhaité nommer leur album The Bastards Are Winning avant de se raviser et choisir un nom plus optimiste.

Les deux singles ont été savamment choisis pour leur format pop. Absolved est un potentiel tube au refrain imparable et aux paroles plus profondes qu'elles n'en ont l'air. Des choeurs en falsetto, des cordes à foison et une grosse production font du titre un hymne à l'absolution de nos péchés. Et on retrouve ce même thème sur Hey Hey Lover dans lequel Matthew Whitehouse demande à un être suprême de le bénir (« Bless me father for I have sinned / I'm in too deep and I can't swim »).
C'est également ici que l'on retrouve le titre de l'album. Comme pour le reste de ce dernier, on peut juger la chanson surproduite mais cela n'enlève rien au talent dont fait preuve le songrwriter/batteur Joseph Kondras, ni à la puissance vocale du chanteur. Et les autres titres sont du même acabit, malgré quelques erreurs de parcours. On pense notamment à Man Overboard et son penchant rockabilly sympathique mais un peu superficiel et pas vraiment indispensable, ou encore à Rome, ballade très (trop) inspirée par le Bar Italia de Pulp. Dommage. D'autres chansons tirent néanmoins leur épingle du jeu, en particulier This Is Not Entertainment et ses douces guitares hispaniques, qui sonne comme un No Future chanté avec des cordes vocales tremblantes d'émotion.

Ainsi, The Heartbreaks sortent un album représentatif d'une jeunesse écorchée par la crise, écrasée par une lourde chape de plomb. Mais les quatre anglais préfèrent garder espoir plutôt que se morfondre. La musique semble être pour eux un véritable exutoire, et on espère sincèrement qu'il leur reste une chance de pouvoir s'exprimer totalement et d'avoir l'occasion de toucher un plus large public.
tracklisting
    01. Paint The Town Beige
  • 02. Absolved
  • 03. Hey, Hey Lover
  • 04. Robert Jordan
  • 05. ¡No Pasarán!
  • 06. Bittersweet
  • 07. Fair Stood The Wind
  • 08. Man Overboard
  • 09. This Is Not Entertainment
  • 10. Rome
  • 11. Dying Sun
titres conseillés
    Absolved - Hey Hey Lover - This Is Not Entertainment
notes des lecteurs
Du même artiste