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Zulu Winter

Stutter

Zulu Winter - Stutter
Chronique Album
Date de sortie : 21.07.2014
Label : Fierce Panda
2
Rédigé par Olivier Kalousdian, le 20 juillet 2014
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Après quelques années de carrière sous la bannière Zulu Winter, les cinq londoniens arrêtent l'aventure, d'un commun accord, en publiant dix titres oubliés et souvent anciens qui sonnent comme la révérence tirée par Will Daunt, Henry Walton, Iain Lock, Dom Millard et Guy Henderson, marquant une page tournée sur plus de douze années de collaboration depuis leur rencontre au collège (en tant que The Molotovs puis Zulu Winter). Puisés dans le stock de chansons constitué au cours de ces années passées, Stutter ferme la marche sur un air homérique puisé dans l'esprit le plus aérien de ce groupe. Heavy Rain, le titre d'ouverture du deuxième et donc dernier album de Zulu Winter, a déjà pris ses quartiers d'été sur la toile à l'heure où sort Stutter chez Fierce Panda Records. Stutter, cet album « suite » du précédent opus, Language (dont la préparation avait pris dix-huit mois), et dont le tracklisting est composé d'enregistrements effectués durant les courtes années passées. Des enregistrements que le groupe ne devait pas sortir, mais qu'ils ne se sont pas résolus à laisser mourir, confinés quelque part sur le disque dur d'un studio. Sept démos qui attendaient sagement d'être ensevelies à jamais dans les archives d'un studio anglais, retravaillées pour l'occasion et trois titres préenregistrés mais n'ayant pu trouver place sur leur seul disque sorti. Ce Stutter ayant bien failli s'appeler, le bien nommé, Worked In Progress.

Plus jazzy qu'à l'accoutumée (The Other Man), le groove électro, souvent funky, des Zulu Winter pousse l'expérimentation jusqu'à employer une ligne de basse gainsbourienne et ses sonorités de rock progressif sur le psychédélique Need You Onside. Il y a un peu de rêve électrique dans The Drift, sur lequel la voix de Will Daunt, comme souvent, s'amuse d'acrobaties haut perchées comme parties à la chasse d'une licorne imaginaire dans une forêt peuplée d'Elfes et de preux chevaliers, sur une basse aux beats dansants et des riffs assez sexy. Will Daunt y chante un approprié « Je pars à la dérive. Il fut un temps où je me sentais, pourtant complétement libre... ». Silent Is Golden n'a rien de silencieux et les synthétiseurs remuant, toujours accompagnée de guitares funky, peinent à insuffler à Stutter les talents que Language avait fait germer, et ce juste avant le Let Sleep Close Your Eyes dont l'épaisseur et les différentes couches de nappes rappellent étrangement le Genesis de Phil Collins période Mama. Plus que sur le plan musical pur, c'est comme souvent du côté des textes et des influences poétiques qu'il faut aller chercher le talent de cet album.

Semblant constamment à la recherche d'une identité et d'un style propres, ce court album de moins de trente-cinq minutes que nombre de médias spécialisés n'ont pas hésité à qualifier de « mini-album » balaye les tâtonnements et les essais d'un groupe pas encore mûre pour donner à entendre ses pistes oubliées... Exit les mélodies cassantes mais souvent entrainantes et terriblement bien construites d'un Let's Move Back To Front ou la pop rêveuse d'un Key To My Heart. Ici, ce sont d'abord les beats, plus lents que par le passé, qui parlent, et la musique exotique à laquelle ils nous avaient fait adhérer sur leur premier album se transforme en pop légèrement triste... à moins qu'il ne s'agisse, déjà, de nostalgie d'un groupe faisant désormais partie du passé.
tracklisting
    01. Trigger
  • 02. Games
  • 03. Heavy Rain
  • 04. Feel Love
  • 05. Other Man
  • 06. Need You Onside
  • 07. Silence Is Golden
  • 08. The Drift
  • 09. Let Sleep Close Your Eyes
  • 10. Bodies
titres conseillés
    Feel Love - Heavy Rain
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