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Woman's Hour

Conversations

Woman's Hour - Conversations
Chronique Album
Date de sortie : 14.07.2014
Label : Secretly Canadian
3
Rédigé par Fantin, le 5 août 2014
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Révélé au public avec ses singles To The End puis Her Ghost (premier sorti sur l'excellent label Secretly Canadian), Woman's Hour est un groupe qui a bien vite suscité l'intérêt. Trip-hop dépouillé ? Dream pop synthétique ? Pop anglaise d'un nouveau genre, dans la continuité des XX ou d'Arthur Beatrice ? Les premiers titres qu'il nous avait été donné à écouter donnaient l'image d'un groupe moderne, à la croisée des genres et dont la sincérité d'écriture était des plus prometteuses.

Une esthétique minimaliste déjà forgée (recours systématique au noir et blanc, photographies d'un autre temps), un album qui sort dans la foulée de deux singles récents, tout semble avoir été minutieusement réfléchi d'un point de vue esthétique et marketing pour attirer l'attention du public et des critiques.

Que la prétention des quatre anglais se contienne. Il évident que Conversations ne fera pas d'eux un des groupes incontournables d'outre-Manche. S'il débute d'une façon relativement belle et plaisante (comme le sont deux singles que l'on connaissait), le disque est dans son ensemble assez peu original. Passé quelques titres, Woman's Hour se répètent. Les arrangements sont comme statiques, figés. Tout au long du disque reviennent les mêmes synthétiseurs eighties, les mêmes sons de guitare, le même tempo. Ces sons synthétiques ont, aux dires des membres du groupe, dicter le son de cet album, mais devaient-ils nécessairement abonder à l'excès et contenir l'album dans une uniformité si lassante ? Quant à la voix vaporeuse de Fiona Burgess, d'abord charnelle, elle devient bien vite mièvre. Si on peut lui trouver un certain charme, elle ne prend aucun risque et chante de la même manière toutes ses Conversations, qui ne sont en fait, que des monologues plaintifs et triviaux.

C'est bien là que réside tout le vide de ce premier album décevant : dans le songwriting. Les arrangements parviennent, malgré leur uniformité, à sauver quelques bons morceaux (Unbroken Sequence, In Stillness We Remain). Les compositions, elles, ne sont ni subtiles ni vraiment touchantes. Les complaintes vocales n'ont pas la teneur émotionnelle recherchée. Leurs vers plutôt pauvres tendent à user du pathétique pour toucher l'auditeur, en vain.
Ainsi, le manque d'audace des compositions tisse, lui aussi, une progression d'album linéaire sans véritable variation.


Globalement ennuyeux, sans la fougue ou la subtilité qui fait le charme des grands albums de pop anglaise aujourd'hui, Conversations n'est pas de la qualité attendue. Peut-être en attend-on trop des groupes dont les premiers singles sont percutants. Peut-être que certains de ces groupes ne prennent pas assez le temps de concevoir leur premier album, voulant profiter de l'engouement des premières sorties. Concernant Woman's Hour, la déception est bien là...
tracklisting
    01. Unbroken Sequence
  • 02. Conversations
  • 03. To The End
  • 94. Darkest Place
  • 05. In Stillness We Remain
  • 06. Our Love Has No Rhythm
  • 07. Her Ghost
  • 08. Two Sides of You
  • 09. Devotion
  • 10. Reflections
  • 11. The Day That Needs Defending
titres conseillés
    Unbroken Sequence - To The End - In Stillness We Remain
notes des lecteurs
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