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Simian Mobile Disco - Whorl
Chronique Album
Date de sortie : 08.09.2014
Label : Anti Records
25
Rédigé par Johan, le 11 septembre 2014
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Le principal attrait avec la sortie d'un album de Simian Mobile Disco, c'est qu'on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Pas un seul ne se ressemble, parfois au grand dam des fans de la première heure. Pas de surprise donc avec Whorl, clairement à mille lieues des précédents opus du fameux duo londonien.

Après l'électro pop, l'électro à tendance techno, l'électro house, James Ford et James Shaw s'essaient à l'électro minimaliste. Munis uniquement de deux synthétiseurs modulaires, deux séquenceurs et un mélangeur, les deux musiciens sont allés passer trois jours dans le désert californien pour enregistrer ce Whorl d'une durée dépassant l'heure.
De ces restrictions techniques, le groupe en a extrait ces douze compositions, lentes et répétitives, aux antipodes de leur discographie passée. Passé les deux premières plages, limitées et dispensables, on passe aux choses sérieuses avec Sun Dogs. Le morceau pose une ambiance laconique via sa mélodie étirée, que l'on verrait parfaitement magnifier une scène d'un film de Nicolas Winding Refn ou Jeff Nichols. Déjà culte.

Le reste de l'album n'en reste pas là pour autant. On a ainsi droit à des arrangements tout droit issus des années 90 sur Hypnick Jerk, délivrant progressivement des beats electro qui font verser la track dans les années 2000. C'est ensuite au tour de Dervish de nous enchanter, certainement la piste la plus dansante de Whorl, aux synthés lumineux et débridés.
Au fil de l'écoute, quelques titres vont hélas s'avérer superflus, notamment en milieu d'album qui connait une grosse baisse de régime, quand ce ne sont pas certains qui mettent du temps à décoller (Nazard, Z Space) ou sont un poil trop longs (les sept minutes de house éthérée de Calyx).

Le duo reprend du poil de la bête en fin d'album avec Jam Side Up, nerveuse et impulsive, et, surtout, Tangents, premier single de Whorl qui revient aux sources de ce qui nous a fait aimer le groupe en premier lieu.
La piste, moins redondante que la plupart des autres de l'album, se dévoile crescendo, débutant d'une mélodie simple mais profonde pour monter dans une richesse musicale qui ne cesse de se complexifier sur les cinq premières minutes, avant de finalement s'apaiser dans un dernier temps, déstructurant sa mélodie initiale pour un final saisissant. Seconde composition culte de Whorl.

Trop long et trop répétitif, ce sixième album ne sera pas le renouveau tant attendu du groupe. Malgré l'effort louable de James Ford et James Shaw de se renouveler constamment, de ne jamais rester sur leurs acquis (il leur aurait sûrement été aisé de sortie un nouveau Attack Decay Sustain Release année après année), il faut avouer que cette expérience musicale n'est pas aussi satisfaisante que ce à quoi l'on pouvait s'attendre. En ressortent toutefois quelques compositions, dont deux majeures qui se veulent véritablement passionnantes, notamment quand on connait le contexte dans lequel elles ont été enregistrées.
tracklisting
    01. Redshift
  • 02. Dandelion Spheres
  • 03. Sun Dogs
  • 04. Hypnick Jerk
  • 05. Dervish
  • 06. Z Space
  • 07. Nazard
  • 08. Calyx
  • 09. Jam Side Up
  • 10. Tangents
  • 11. Iron Henge
  • 12. Casiopeia
titres conseillés
    Sun Dogs, Tangents
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