Comme le prouve le nom du groupe, The Ting Tings se basent sur la répétitivité. Les mélodies, les instruments, le chant, tout repose sur une structure carrée et simpliste au possible : créer une composition que ne fait que rabâcher le même couplet et refrain pendant trois à quatre minutes.
Super Critical n'échappe pas à cette règle stricte que semblent s'être fixée Katie White et Jules de Martino.
Si encore un pont venait poindre le bout de sa structure... Mais cela arrive hélas très rarement, et quand c'est le cas, cela peut donner la ridicule conclusion de
Communication. Le rythme reste linéaire, non pas sur une même chanson, mais de la première à la dernière seconde de l'album. On a ainsi droit sur la plupart des titres à un mix de dance et funk aux rythmes et aux sons quasi similaires. Quelques-uns se permettent toutefois un style différent, à l'image de la médiocre ballade
Wabi Sabi et du sympathique
Failure de fin sur lequel le batteur vient poser sa voix.
Si encore les arrangements étaient suffisamment solides et complexes pour permettre cette redondance de sonorité sur ces trente-deux minutes... Mais cela n'est hélas le cas que sur une poignée de titres si l'on pioche parmi les trois albums du duo anglais. Ici,
Wrong Club est certainement la seule piste assez riche pour pouvoir se permettre la répétitivité des mélodies. The Ting Tings ayant la fâcheuse tendance à reproduire encore et encore les mêmes chansons, on y retrouve un peu l'énergie et l'intérêt de leur seule composition réussie,
That's Not My Name.
Si encore la diversité des instruments venait compenser la simplicité des arrangements... Mais, hormis le trio guitare/basse/batterie et un son de synthé monocorde, rien de bien mirifique n'est à se mettre dans les oreilles sur ce
Super Critical. Aucune montée, aucune descente, aucune tension, aucun crescendo. Alors que
Communication nous fait miroiter quelque chose, le comeback sur les trente dernières secondes renforce l'idée selon laquelle The Ting Tings ne sera clairement jamais plus qu'un groupe à la musicalité restreinte et au final peu ambitieuse.
Arrêtons donc d'attendre en vain la Joconde du groupe, elle est passée et se nomme
We Started Nothing. Une Joconde certes au rabais, superficielle et vite oubliée, mais leur Joconde à eux. Oublions donc ce vague brouillon griffonné sur un bout de nappe qu'est
Super Critical pour finalement nous repasser
That's Not My Name et même des
Great DJ et
Shut Up And Let Me Go.