Revitalisant ces dernières années le rock psychédélique des années 70 aux côtés de Jagwar Ma et Tame Impala, Temples sortaient en ce début d'année leur premier album
Sun Structures, acclamé aussi bien par la critique que le public. Le groupe aura même été plébiscité par Johnny Marr et Noel Gallagher comme étant le renouveau du rock britannique. Rien que ça.
A peine neuf mois plus tard, Temples sont de nouveau présents dans l'actualité, cette fois sous la forme de remixes extérieurs. La plupart des titres du disque se voient ici réappropriés par Erol Alkan et Richard Norris, AKA Beyond The Wizard's Sleeve.
Les deux musiciens anglais n'en sont pas à leur premier coup d'essai : ils ont déjà par le passé officié sous ce nom, remixant des titres de nombreux artistes tels que Franz Ferdinand, Simian Mobile Disco ou encore The Chemical Brothers. Ils revisitent pour la première fois un album entier, ou du moins une bonne partie. Sont en effet étonnamment absentes de ce
Sun Re-Structured trois compositions, dont les excellentes
Mesmerise et
The Guesser.
Les chansons restantes sont hiérarchisées en une unité globale étonnante. Peaufinée, la structure de l'album nous fait bourlinguer entre des
Sand Dance et
A Question Isn't Answered bien moins percutantes que les originales et n'ayant que très peu d'intérêt, et des
Keep In The Dark et
Sun Structure qui, elles, se veulent plus éloignées de leurs modèles, amenant une certaine fraicheur à l'ensemble.
Menant les compositions de Temples dans des contrées expérimentales à la Animal Collective, le duo anglais rend plus abstrait la patte sonore si personnelle du quatuor psychédélique. Il va jusqu'à ne pas prendre en compte les mélodies ou refrains les plus faciles d'accès de
Sun Structures, modelant quarante minutes d'une musique complexe mais bien trop souvent sans âme.
Seule
Golden Throne est une véritable réussite, Beyond The Wizard's Sleeve ayant compris l'impact dévastateur de son refrain. La composition se voit dépouillée de tout artifice, ne gardant qu'une instrumentation simple et répétitive avant que le refrain ne fasse son apparition qu'en toute fin, dévoilant tout son potentiel mélodieux et émotionnel.
Loin d'être indispensable donc,
Sun Re-Structured n'intéressera que les fanatiques du groupe qui auront écumé les moindres recoins kaléidoscopiques de
Sun Structures. Pour les autres, mieux vaut écouter l'original, clairement un des albums révélations de 2014, toutes nationalités confondues.