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Little Comets

Hope Is Just A State Of Mind

Little Comets - Hope Is Just A State Of Mind
Chronique Album
Date de sortie : 16.02.2015
Label : The Smallest Label
35
Rédigé par Xavier Turlot, le 21 février 2015
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Après une série de trois EPs publiés l'année dernière, le trio Little Comets sort son troisième album, intitulé Hope Is Just A State Of Mind.

Disons tout de go que quatre chansons déjà publiées refont surface sur cet album, ce qui affaiblit sévèrement l'excitation de la nouveauté. Dès l'ouverture avec My Boy William, le groupe est absolument fidèle à lui-même, arborant la voix soul et haut perchée de Robert Coles sur fond de guitares lointaines et gentiment tropicales. Les constructions vocales sont toujours aussi élaborées, prenant des directions imprévisibles et plutôt inspirées, allant jusqu'à des travaux polyphoniques assez poussés. Les morceaux ne sont jamais constitués d'un bloc, mais de nombreuses pièces articulées par des ponts élégants et tout en finesse, sans jamais négliger une fibre assez facile d'accès qui les pousse presque à la faute (sur B & B notamment).

Le chant se dégage hélas souvent trop du mixage, laissant les instruments effectuer leur besogne en retrait. Les effets apposés aux guitares et les rythmiques proposées par la batterie sont pourtant très intéressants, et constituent le réel style du groupe, sûrement plus que les falsettos de Coles qui ne se repose jamais et laisse peu respirer l'ensemble. Sur Formula, l'ombre de Vampire Weekend plane lourdement sur ces rythmes dansants et enfantins, de même que sur la très bonne Effetism et ses chœurs doux et naïfs. On est loin de la mélancolie dépressive de The Salt EP et de ses lignes de piano tristes à mourir. Coles semble au moins avoir repris du poil de la bête, quitte à flirter avec les sommets du kitsch de la pop des années 1980.

Sur Werewithal, le groove de la basse rappellerait presque Sexual Healing de Marvin Gaye, le morceau est langoureux, suave, et s'épanche en sensualité. Pourtant, la chanson porte tout comme Salt sur la violence conjugale, et Coles a une nouvelle fois pris le soin de détailler le contexte de ses chansons sur le site du groupe, presque à la manière d'un journal intime. Marqué par le témoignage du frère de Maria Stubbings, une Anglaise assassinée par son mari, les paroles terrifiantes dénotent sur cette instrumentation estivale, tout en s'incarnant gracieusement dans l'élocution si particulière du chanteur.

Les guitares déboulent toutes voiles dehors sur la très bonne Fundamental Little Things, grâce à un choix de mixage qui les laissent enfin vivre pleinement, cadencées par une batterie aiguisée et abondamment malmenée. Et puis au gré du disque nous retrouvons Little Italy, The Daily Grind, Salt et The Blur, The Line & The Thickest Of Onions qui clôt l'œuvre. Nous les connaissions depuis belle lurette, et on se demande à quoi bon s'échiner à sortir trois EPs en un an si c'est pour en réemployer une partie sur un nouvel album. N'est-ce pas le rôle des singles ? Ou est-ce une obscure technique marketing destinée à sauver les meubles au milieu d'une industrie moribonde ? Peu importe, les chansons susmentionnées restent bonnes et cette infiltration passera crème chez la plupart des auditeurs.

Ce nouvel album entérine finalement la trajectoire assez rectiligne et toujours de bonne facture du trio anglais, il ne décevra pas les fans mais aura peut-être peine à s'en créer de nouveaux.
tracklisting
    01. My Boy William
  • 02. B & B
  • 03. The Gift Of Sound
  • 04. Formula
  • 05. Little Italy
  • 06. The Daily Grind
  • 07. Salt
  • 08. Effetism
  • 09. Wherewithal
  • 10. Fundamental Little Things
  • 11. Don't Fool Yourself
  • 12. The Blur, The Line & The Thickest Of Onions
titres conseillés
    My Boy William, Formula, Fundamental Little Things
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