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The Slow Show

White Water

The Slow Show - White Water
Chronique Album
Date de sortie : 02.03.2015
Label : Haldern Pop
45
Rédigé par François Freundlich, le 25 février 2015
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On reconnaît un grand disque au fait qu'il nous touche dès la première écoute. Ce premier album de The Slow Show, lesquels se décrivent comme le groupe de Manchester qui sonne le moins « Manchester », en est donc bien un. C'est sur un label allemand et inspirés par leur tournée Européenne que sort enfin White Water, faisant suite à leur acclamé EP Brother datant déjà de 2012. Le quintet a en effet davantage tourné en Europe que dans sa propre ville mais accouche aujourd'hui d'un disque trouvant un équilibre parfait entre force et délicatesse.

Le plus beau dans un disque est souvent ce sentiment d'intemporalité, d'universalité dégagé, comme s'il semblait n'être rattaché à aucun espace temps. C'est le cas avec White Water. The Slow Show, c'est avant tout une introspection dont les épines nous frôlent. La simplicité d'un piano – voix nous enferme dans un cocon délicat, la voix au plus proche de Rob Goodwin semble nous envelopper totalement de sa texture grave et rocailleuse. Puis arrive l'intense profondeur des envolées de cuivres ou de violons, tout en lenteur, liant slowcore et folk americana dans un minimalisme grandiloquent et maniant l'oxymore musicale avec une touche de génie. Ces sections d'une trentaine de cuivres somptueux (le groupe a longtemps économisé pour pouvoir les enregistrer en studio) possède ce coté épique à peine masqué, s'envolant dans des crescendos lorsque la batterie fait finalement son apparition. On adorerait voir une adaptation de ces morceaux avec tout un orchestre.

La pop dans son plus bel écrin nacré. Les déliés mélancoliques de piano et de violons se voient transcendés par des envolées électriques quasi post-rock nous prenant tout le temps par surprise. Les développements tiennent souvent du classique sur des textes très contemporains. Le single d'ouverture Dresden l'annonçait avec ce surprenant Hallelujah en chorale débutant le disque. Mais les échos électriques ne sont jamais loin tandis que la voix croise la froideur d'un Nick Cave et la tendresse d'un Lambchop avec ces syllabes fredonnées du bout des lèvres. On pense bien entendu à The National dont le morceau Slow Show sur l'album Boxer est l'une de leurs influences, ou encore à Arcade Fire sur cette intervention d'orgue grandiloquente sur l'excellent titre Testing. Les débuts très calmes s'enlisent dans des envolées finales viscérales. The Slow Show savent conserver un coté majestueux lorsqu'ils se rapprochent de l'indie rock, nous cajolant sans oublier de nous maintenir en extase avec ces développements de guitares aériennes.

Tous les titres de White Water semblent au dessus du lot, la beauté succédant à la beauté. Ce disque foisonne d'idées remarquables : la folk, la pop et le rock s'y retrouvant dans des compositions frissonnantes. Voilà un premier disque qui marquera à coup sûr ce début d'année, ne manquez pas la comète The Slow Show.
tracklisting
    01. Dresden
  • 02. Long Way Home
  • 03. Bloodline
  • 04. Testing
  • 05. Brother
  • 06. Bad Day
  • 07. Augustine
  • 08. Paint You Like A Rose
  • 09. Flowers To Burn
  • 10. Lucky Me, Lucky You
  • 11. God Only Knows
titres conseillés
    Dresden - Testing - Bad Day
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