Prinzhorn Dance School

Encore bien planqués dans son Brighton foisonnant de (bons) groupes malgré sa formation il y a déjà presque dix ans (en 2006), le duo Prinzhorn Dance School peine à se faire un réel nom Outre-Manche mais dévoile pourtant un joli potentiel dans son nouveau disque baptisé Home Economics, lequel fait suite à Clay Class : celui de faire des chansons entêtantes en quelques accords seulement, des titres singuliers qui ont l'audace et l'efficacité d'être livrés dans leur plus simple appareil.

Une basse, une batterie, une guitare et c'est parti pour une virée au cœur d'une musique dépouillée qui glace à la première écoute, qui hante, qui interroge aussi, hypnotise doucement, caresse légèrement (le tubesque Let Me Go), et peut au final laisser de marbre comme séduire complétement.

Tobin Prinz et Suzi Horn, les deux têtes pensantes de ce projet anglais, mêlent avec brio sens de la mélodie (la beauté pop de Clean et Let Me Go) et atmosphères post-apocalyptiques (Hang). Chez eux, c'est un peu comme si The XX rencontrait Joy Division, New Order, Gang Of Four et une flopée de groupes post-punk aux atmosphères fantomatiques et minimales... Tout est sobre, épuré, proposé sans habillage inutile ni arrangements superficiels, mais contrairement à toute attente, il se dégage parfois de cette musique une certaine élégance et une certaine tendresse insoupçonnées (Clean).

Place à des rythmiques de basses répétitives, des plans de batteries robotiques, un chant qui vit (même s'il n'est pas toujours juste), des notes de guitares aigües qui ensorcellent souvent, des harmonies de voix masculine/féminine (Reign) qui viennent agréablement colorer un univers globalement froid, pouvant être monotone (Batterfield), mais aussi impeccablement frontal (Education). Joli coup.