Hooton Tennis Club

A l'origine d' Hooton Tennis Club, quatre liverpuldiens – Ryan Murphy, James Madden, Callum McFadden et Harry Chalmers, quelques instruments et surtout une grande amitié. Une histoire comme on en connaît déjà plusieurs. À la différence près que ceux-ci ont un petit quelque chose, une fraîcheur, des accents quelques peu bordéliques peut-être, qui les amènent à signer chez Heavenly Records à l'aube de l'automne 2014. Presque un an plus tard, la jeune formation, déjà remarquée pour son single Jasper sorti plus tôt dans l'année, nous livre un premier album produit par Bill Ryder-Jones qui parvient sans peine à nous entraîner dans un monde plein de fraîcheur et de gaieté.

« Is it better to be up in the air, or float on the ground ? » : de grandes questions irrésolues pour une chanson d'ouverture, Up In The Air, et une première plongée dans l'univers de Hooton Tennis Club, où résonnent des guitares dansantes et un entrain contagieux. Oscillant entre le garage et la candeur d'une pop légère, les quatre amis introduisent d'emblée une emprunte musicale dominée par les guitares de Ryan Murphy et de James Madden, bien trop délicieusement entraînantes pour rester stoïque à leur écoute. L'essai est d'ailleurs confirmé dès le second morceau, I'm Not Going Roses Again, qui se démarque aisément par une ligne de guitare enivrante et vivifiante dont l'on ne saurait se lasser. Un démarrage de toute beauté pour un groupe dont l'enthousiasme ne retombera pas une seule fois tout au long de Highest Point In Cliff Town, entretenu par des chansons telles que Kathleen Sat On The Arm Of Her Favourite Chair ou Fall In Luv, empruntes d'une douce insouciance proche de celle des belles journées estivales. Si quelques morceaux, tels Spokes, devaient apparaître plus lents et épurés, c'est qu'ils viennent en fait contrebalancer avec justesse cette pop tantôt effrontée que l'on aurait pu considérer trop naïve.

Highest Point in Cliff Town trouve son essence même dans des histoires personnelles, des anecdotes en tout genre exploitées à travers des paroles presque enfantines par moment « ...And even if you are lonely, we can go for a walk in the park, or maybe go swimming », peut-être simplistes pour certains, mais qui vont évidemment de pair avec cette quasi-innocence qui caractérise ce premier effort. Le groupe navigue à merveille dans cette pop qui raconte sans prétention des histoires de tous les jours, des épisodes qui évoqueront peut-être à certains de vagues souvenirs de jeunesse. Une simplicité que l'on embrasse avec plaisir de la part d'un groupe qui – selon la légende – s'en serait remis au dicton d'un fortune cookie pour trouver son nom. De la musique, des histoires sans artifices ni superflus.

Ce premier album n'est pas forcément celui qui touche la perfection. Les plus sceptiques relèveront au moins un chant de qualité quelques peu hasardeuse la plupart du temps, une emprunte musicale qui demandera par la suite à s'affirmer. Mais l'on ne peut pourtant pas s'empêcher de voir les si belles promesses que portent ces jeunes de Liverpool, comme un rayon de soleil au cœur de cette mi-août grisonnante qui prépare déjà les accents nostalgiques d'un été passé.